L’esprit des Yanomami, par Claudia Andujar

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« Malgré la distance, je distinguais parfaitement les xapiri et leurs ornements colorés et brillants. Leurs regards étaient posés sur moi. Leur troupe descendait des confins du ciel, portée par une multitude de sentiers scintillants qui ondoyaient dans les airs ». Davi Kopenawa, chamane yanomami.

Ce qui m’a peut-être le plus impressionnée dans l’exposition « La lutte Yanomami », autour de l’œuvre photographique et militante de Claudia Andujar, ce sont les dessins réalisés par les gens de ce peuple, sur la demande de leur amie photographe. J’étais si impressionnée que je n’ai même pas pu les photographier, comme si c’était tabou (mais vous pouvez en voir dans la vidéo de présentation de l’expo ci-dessous). Parce qu’ils étaient comme sont les dessins d’enfants à l’école maternelle. Ce qui n’est pas du tout le cas des œuvres que nous connaissons des arts dits premiers.

Et puis je regardais ces photos fantastiques, rendant l’esprit des Yanomami, plein de résonances, tel que Claudia Andujar l’a compris après avoir longtemps vécu avec eux, et avant de devenir une militante très active contre l’entreprise génocidaire qu’ils subissent depuis des décennies et contre laquelle ils luttent. De ces photographies comme de ces dessins jaillit la lumière d’un autre monde mental, d’une réalité infiniment riche, vibrante, chaleureuse. Et me venait cette question posée dans la Bible, telle que je la traduis : « qu’est-ce que l’être humain, pour que tu le penses ? »

Je suis repartie à vélo, comme j’étais venue, pendant que l’Amazonie continue à brûler, que la déforestation continue.
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yanomami 4-minAujourd’hui à la Fondation Cartier, photos Alina Reyes
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On peut aussi entendre Claudia Andujar et Davi Kopenawa, entre autres, témoigner de leur lutte lors d’une « Nuit Yanomami » à la Fondation Cartier : ici

La misère au soleil

Aznavour chantait la misère au soleil, et il savait que ça ne la rendait pas meilleure. J’espère qu’Arte laissera longtemps sur sa chaîne youtube ce documentaire de Philippe Pujol sur le quartier de Saint-Mauront, à Marseille. On ignore trop, et pas seulement dans les quartiers pauvres, que le métier de vivre s’apprend, et qu’on doit l’enseigner. (On oublie aussi, à force de médiocrité, voire de vilenie dans les « beaux quartiers », que le métier de journaliste, entre autres, peut également être un beau métier).

Le métier de vivre, la science de vivre, l’art de vivre, avec B.K.S. Iyengar

Les réfractaires aux mots Dieu, Divin, Seigneur… peuvent comprendre le texte en remplaçant ces mots par l’un des noms de Dieu dans toutes les religions, comme Vérité.
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« Svadhyaya. Sva signifie soi et adhyaya signifie étude et éducation. Éduquer, c’est tirer d’une personne le meilleur d’elle-même. Svadhyaya est donc l’éducation du soi.
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Pour avoir une vie saine, heureuse, et paisible, il est essentiel d’étudier régulièrement et en un lieu pur la littérature sacrée. Cette étude des livres sacrés de l’humanité permet au sadhaka de se concentrer et de résoudre les problèmes difficiles quand ils apparaissent dans la vie. Elle met fin à l’ignorance et apporte la connaissance. L’ignorance n’a pas de commencement, mais elle a une fin. Il y a un commencement mais pas de fin à la connaissance. Par la pratique de svadhyaya, le sadhaka comprend la nature de son âme et obtient la communion avec le Divin. Les livres sacrés de l’humanité sont à lire par tous. Ils ne sont pas destinés aux seuls membres d’une confession particulière. Comme les abeilles se délectent du nectar de différentes fleurs, ainsi le sadhaka prend dans les autres religions ce qui lui permettra de mieux comprendre la sienne.

La philologie n’est pas un langage mais la science du langage, dont l’étude permet de mieux connaître sa propre langue. Pareillement, le yoga n’est pas en lui-même une religion. C’est la science des religions, dont l’étude permet au sadhaka d’approfondir sa propre foi.

Isvara Pranidhana. Consacrer au Seigneur ses actions et sa volonté est isvara pranidhana. Celui qui a foi en Dieu ne connaît pas le désespoir. Il a l’illumination (tejas). Celui qui sait que toute création appartient au Seigneur ne sera pas gonflé d’orgueil ni ivre de pouvoir. Il ne se laissera pas aller à des desseins égoïstes. Il ne courbera la tête que pour rendre le culte divin. Quand les eaux de la bhakti (adoration) sont dirigées sur les turbines de l’esprit, elles produisent la puissance mentale et la lumière spirituelle. Alors que la force physique seule, sans bhakti, est mortelle, l’adoration seule, sans force de caractère, a l’effet d’un stupéfiant.

(…) Mieux que ses paroles, les actions d’un homme sont le miroir de sa personnalité. Le yogi a appris l’art de consacrer toutes ses actions au Seigneur, si bien qu’elles réfléchissent la divinité qui est en lui. »

B.K.S. Iyengar, Bible du Yoga, trad. de l’anglais par Georgia Berlanda et Philippe Leconte

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D’autres citations d’Iyengar dans différentes notes au mot-clé B.K.S. Iyengar. J’en profite pour rappeler que l’hindouisme n’est pas un polythéisme, contrairement à ce que croient, se fiant aux apparences, ceux qui étudient mal, c’est-à-dire sans pratiquer. Or mal étudier conduit à répandre le mal. L’ignorance conduit à faire le mal de façon involontaire, la fausse connaissance le fait faire volontairement. Là est le crime réel – illustré par l’histoire biblique du serpent distillant sa fausse connaissance dans l’esprit de la femme et, via la femme, dans celui de l’homme (le Coran, moins sexiste, voit l’homme et la femme se laissant également et en même temps tromper par le serpent).
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Ci-dessus, un tag sur un mur de l’École nationale de chimie, physique et biologie. En haut de la note : école des Arts et Métiers. Hier à Paris, photos Alina Reyes

Street Art, architecture… au bonheur des rues

L’exploit d’@Acrobate 14 grimpant sur un toit pour enlever la banderole des identitaires cet après-midi place de la République, pendant la manif contre le racisme et les violences policières, me rappelle celui de Mamoudou Gassama escaladant aussi un immeuble, il y a deux ans, pour sauver un enfant. Vive les agiles & courageux !

J’arpente toujours la ville, voici mes images de ces jours derniers. Voir les mots-clés pour les noms des artistes.

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En passant devant l’Armée du Salut côté rue du Chevaleret, j’ai été invitée par un monsieur qui s’en occupe à rentrer à l’intérieur pour photographier cette peinture, dont j’ignore l’auteur-e.
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Voici l’immeuble, construit par Le Corbusier, côté rue Cantagrel. Je n’aime pas cet architecte, notamment du fait de ses conceptions fascistes, mais il ne manquait pas de talent.
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J’ai rephotographié toutes les grandes fresques murales de ce côté du 13e mais je les ai déjà données ici quand elles ont été peintes, je ne les redonne pas cette fois. Seulement cette image de la rue Jeanne d’Arc :

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Ces jours-ci à Paris 5e et 13e, photos Alina Reyes
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Barakatou et la police de Macron. Ceux qui font bien et ceux qui font mal

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Ces deux brèves vidéos ont été tournées à quatre jours d’intervalle. Rappelons que les masques sont vendus jusqu’à dix fois leur prix d’avant la crise et sont obligatoires dans les transports en commun, sous peine d’une amende de 135 euros ; et qu’un amendement présenté par Alexis Corbière pour demander la gratuité des masques a été rejeté la nuit dernière en deux secondes à l’Assemblée nationale.
On voit dans la deuxième vidéo que les gens respectent de leur mieux la distanciation dans la file d’attente. Peut-être y avait-il des encombrements à certains endroits ? Dans ce cas, pourquoi la police n’aurait-elle pas aidé à mieux organiser la file, plutôt que, armée jusqu’aux dents comme face à des ennemis, de chasser les gens ?
Cette boutique de tissus africains a organisé déjà plusieurs distributions de beaux masques qu’elle fabrique bénévolement, tandis que la grande distribution vend très cher des masques de mauvaise qualité.
Sans autre commentaire.

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