Heureuse

personnages-mindans les rues du 5ème… Kam Laurene, Nemo…

nemo-min

candide-min

mosaique-min

mechanism-minau Centre culturel irlandais, exposition Mechanism d’Andrew Kearney (accès libre)

institut culturel irlandais-min

simone weil-minSimone Weil affichée sur un mur et la boutique d’un couturier

couturier-min au jardin alpin du jardin des Plantes, une mésange charbonnière, une palombe bleue, une poule d’eau…mesange charbonniere-min

palombe-min

jardin alpin-min

poule d'eau-min et dépassant d’un jardin de la mosquée, un olivierolivier-minaujourd’hui à Paris 5e, photos Alina Reyes

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Ce que disent les mosquées

mosquee-jaune-pakistan-minUne petite mosquée jaune dans la région de Sindh au Pakistan. Source : Trouve ta mosquée

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mosquee-sans-toit-minUne mosquée quelque part en Afghanistan. Source

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mosquee-kyrgyz-minMosquée kirghize au pied des montagnes Pamirs à l’ouest de la région autonome Ouïgoure du Xinjiang, en Chine. Source

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Dans une mosquée la lumière ne tombe pas d’en haut, comme quelque chose qu’on attend dans un ici-bas de souffrance. Dans une mosquée, la lumière est.

La mosquée n’a pas besoin de représentations de visages ou de corps saisis par la grâce ou la sagesse, elle est elle-même espace et temps de grâce et de sagesse.

Dans l’islam le monde entier est une mosquée. Les mosquées sont là pour apprendre à le comprendre, et à le vivre.

La mosquée n’est pas un lieu de culte. Il n’y a rien à révérer dans une mosquée. Aucune offrande n’y est faite. La mosquée est le lieu du don accompli, de l’union réalisée, parfaite.

La mosquée est un lieu de saisie, sans violence aucune, de la lumière qui saisit, massivement, entièrement, et purement.

La mosquée dit que l’islam, en vérité, n’est pas une religion (et ne devrait pas être vécu comme une religion), mais le lieu de la vie pacifiée, de la liberté accomplie, de la foi (l’accord, la confiance) absolue.

Les mosquées comprennent souvent des cours, des jardins, des salles d’étude, bibliothèque, lieux conviviaux et autres, des points d’eau, des passages, des ouvertures. L’extérieur et l’intérieur y sont unis, la lumière et la vie y circulent, y vont toujours à l’altérité. Elles font rencontrer l’autre en soi et l’accueillir.

La mosquée est « absolument moderne » (ou a tout pour l’être, quand l’islam sera modernisé).

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lumiere-mosquee-delhi-minUne prière dans une mosquée à New-Delhi en Inde. Source

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la-mosquee-de-touba-senegal-minMosquée de Touba, au Sénégal. Source : Le Petit Futé

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À Saint-Germain-en-Laye, du château à la forêt en passant par le musée archéologique et le jardin

station rer nanterre-minà vélo puis en RER, nous voici à la station Nanterre, bien taguée, puis c’est l’arrivée au château

château saint germain en laye-minle musée archéologique est à l’intérieur

sepulture feminine-min légende sepulture-min

bison-min

dame de brassempouy-min la fameuse et très émouvante toute petite dame de Brassempouy, et quelques Vénus paléolithiques aussi, bien différentes de celle de Höhle Fels dont j’ai parlévénus paléolithiques-min

vulve paléolithique-min une vulve gravée dans la pierre, toujours au paléolithique

et la cour du châteauchâteau st germain en laye-min

l'été-minlégende l'été-mindans la partie gallo-romaine, j’ai admiré cette peinture délicate (et aimé les reflets des fenêtres d’en face qui l’encadraient)

il y a aussi une salle consacrée à l’archéologie comparée, avec des pièces du monde entierarcheologie comparée st germain en laye-min

du bord du jardin,  vue sur la Défense, au loin, dans une légère brume de pollution, et la Seine
vue sur la défense-min

seine-min

le jardin à la française est très grand, le jardin à l’anglaise très beauallée jardin st germain-min

jardin-min et puis on rejoint la forêtforêt st germain-minaujourd’hui à Saint-Germain-en-Laye, photos Alina Reyes

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Madame Terre à la datcha de Pauline Viardot et Ivan Tourgueniev et chez Bizet à Bougival

Par la belle journée d’hier, O a repris son vélo avec Madame Terre et l’a emmenée accomplir le rituel chez Pauline Viardot, une cantatrice étoile en son temps comme Maria Callas au siècle suivant, auprès de qui vécut Ivan Tourgueniev, auteur à redécouvrir, qui contribua notamment par ses écrits à l’abolition du servage en Russie. Et, tout près de leur datcha, chez leur voisin Georges Bizet, que nous écouterons chanté par Maria Callas.

vue de la forêt au-dessus de chez eux-min

dans la foret-min

la datcha-min L’accès à la maison est clôturé par un haut grillage, mais O a trouvé un endroit où il a pu passer par-dessus et entrerle parc de la datcha-min

mme terre à la datcha-min

prise de terre à la datcha-min

mise de terre à la datcha-min

trefles à la datcha-mincherchez les trèfles à quatre feuilles !tulipier et datcha-min

jonquilles à la datcha-min

pauline viardot-min

viardot tourgueniev-min

tourgueniev-minPuis, à quelques dizaines de mètres de là, la maison de Bizetchez bizet-min

maison bizet-min

bord de seine bizet-min

prise de terre bizet-min

mise de terre bizet-min

mme terre devant chez bizet-minAujourd’hui Bizet aurait sans doute du mal à composer de ce côté de sa maison, bordé par une route très passante, mais à l’arrière, toujours la paix de la Seine…seine derrière chez bizet-min

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Pour finir, Maria Callas, qui sait se faire attendre, et se donner :)

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Amour courtois. « Yvain ou le Chevalier au lion »

yvain

image trouvée sur Le chevalier courtois, où l’on peut aussi écouter un beau chant médiéval

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Découvrant que le programme de l’agrégation de Lettres modernes de l’année prochaine (2018) compte cette oeuvre au programme, je republie cette note.

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Mon commentaire (ancien) sur les vers 1974 à 2038 d’Yvain le chevalier au lion, de Chrétien de Troyes

Après avoir caché Yvain et convaincu sa dame de l’épouser, Lunette l’a conduit auprès de Laudine. Première entrevue délicate, au cours de laquelle le meurtrier du chevalier de la fontaine et sa veuve doivent poser les bases de leur entente. Leur accord intervient à l’issue d’une conversation menée en trois étapes, correspondant aux exigences de l’amour courtois. En guidant Yvain sur la voie de réponses qu’elle connaît déjà, Laudine participe activement à leur réconciliation. Celle-ci s’articule sur un échange : si Yvain a « mesfait » par son meurtre, Laudine a « forfet » par sa beauté ; en l’exprimant, l’un et l’autre cherchent à élaborer un rapport équilibré.

Ce premier dialogue entre Yvain et Laudine obéit à une construction savante, destinée à honorer les lois de l’amour courtois. Les trois moments de leur discours s’enchaînent en une progression harmonieuse. Après s’être remis entre les mains de Laudine, Yvain se fait pardonner son crime ; puis il déclare son amour et, s’engageant à défendre la fontaine, reçoit l’accord de la dame.

Mes sire Yvains maintenant joint ses mains,

si s’est a genolz mis.

Par cette attitude, Yvain exprime le dévouement du vassal à son suzerain, et un sentiment presque religieux de dévotion à sa dame. Avant d’avoir prononcé une parole, il détermine par ce geste le sens de leur rapport, les règles de leur conversation, et sa finalité. Ses premiers mots vont venir confirmer sa position. Il s’en remet à Laudine au point de ne pas même lui demander grâce : je ne vos querrai merci. Devançant sa volonté, il la remercie du sort qu’elle lui réserve, quel qu’il soit. À ce point du discours, sa parole tient lieu d’acte. Ayant consenti verbalement à mourir pour réparer ses torts, il s’en trouve acquitté : si soiez de l’amande quites.

Pour que son pardon soit entier, il faut encore que Laudine reconnaisse la légitimité de l’acte d’Yvain, qui bien esgarde droit, et l’inutilité d’un châtiment : rien ne me vaudroit/qant fet ocirre vos avroie. En insistant sur sa victoire, Laudine rappelle aussi (en la sous-entendant) la supériorité d’Yvain : par sa force et son courage, il est digne d’être aimé. L’admiration réciproque est l’une des conditions essentielles de l’amour courtois.

Une autre de ses lois est la discrétion. Aussi Yvain aura-t-il bien du mal à composer entre cette réserve de rigueur et la nécessité ici absolue de déclarer nettement son amour. Pour cela, il a d’abord recours à la métaphore classique de l’amour entré dans le cœur par les yeux. Ayant révélé prudemment son amour et l’objet de son amour, Yvain finit par se dévoiler totalement en une très belle période, rythmée par le rappel des an tel… en tel en début de vers et fermée sur cette chute majestueuse : que por vos vuel morir ou vivre.

Significative aussi : dès lors il ne lui reste plus qu’à s’engager à défendre la fontaine pour finir de convaincre Laudine. Selon l’esprit courtois, la bravoure et la soumission du chevalier trouvent leur récompense – et leur origine mystérieuse – dans l’amitié de la dame.

Tout au long de leur dialogue, Yvain semble travailler à convaincre Laudine : c’est lui qui, devançant son désir, s’en remet à elle : lui qui, par un artifice de rhétorique, lui fait admettre sa non-culpabilité ; lui qui, enfin, déclare son amour et se met à son service. Pourtant, le rôle de Laudine est primordial : en lui posant des questions pour le relancer, le forcer à aller plus loin, elle l’aide à s’exprimer, le guide dans le sens que la loi exige pour aboutir à un accord. Dès le début, elle connaît l’issue de leur conversation. Elle s’est d’ailleurs joué seule la scène de la réconciliation, trois nuits auparavant. Tout en menant le dialogue vers un but déterminé, elle doit sembler se laisser convaincre ; paraître maîtresse de la situation parce qu’en dernier ressort détentrice du pardon ou du châtiment, alors qu’elle a déjà adopté la seule solution possible.

L’ambiguïté de son jeu permet de ménager l’honneur de chacun d’eux (elle n’a pas l’air de céder sans raisons, lui a l’occasion de se disculper et tous deux celle de montrer la noblesse de leurs sentiments), et surtout de laisser s’exprimer par leur bouche les règles de la courtoisie, qui ont ici un effet cathartique. On a déjà vu comment Yvain, par la seule affirmation de sa détermination à mourir, a été acquitté de toute peine. Or c’est Laudine elle-même qui, dès sa première phrase, l’a poussé dans cette direction : et se je vos oci ? ; qui, aussitôt après sa réponse, la vostre grant merci, l’a relancé, encouragé à réitérer ses dires : einz mes n’oï tel. Petite formule laissant percer et son admiration, et son envie d’entendre les raisons d’une telle soumission.

Toutes les questions de Laudine (directes, ou déguisées comme ici) sont très fines et orientées. Même lorsqu’elles semblent très franches, voire indignées, ou lorsqu’elles prennent l’apparence de la naïveté. Outre la difficulté à réaliser l’alliance entre l’obligation de réserve d’Yvain et la nécessité conjoncturelle de faire s’exprimer son amour, il semble qu’il y ait dans l’insistance de Laudine une certaine part de coquetterie. Cette série de questions serrées et très précises révèle en tout cas pleinement la confiance de Laudine en Yvain et son acquiescement préalable à ses réponses.

Au terme de leur discussion, Yvain promettra de défendre la fontaine vers toz homes, Laudine acceptera qu’ils soient bien acordé. Cet échange de type classique – l’amitié de la dame contre le service du chevalier – repose ici sur un autre échange, plus implicite. Une sorte d’envers de l’échange, l’aveu de leur faute respective. Yvain a mesfet par les armes, Laudine forfet par sa beauté. De ces crimes inhérents à leur nature, à leur fonction, ni l’un ni l’autre ne sont responsables. Chacun d’eux s’innocente en prononçant (ou en faisant prononcer) leur faute, en faisant apparaître son caractère fatal. L’expression d’une nécessité négative leur permet de déboucher sur une nécessité positive. Car tel doit être le sens commun révélé à l’issue d’une série d’épreuves bien comprise.

Le roman laisse deviner plutôt qu’il ne montre le sens commun et le processus de sa quête. Ici, l’échange d’un méfait contre un forfait, au lieu de se faire de manière explicite, est inscrit dans la trame du texte, partagé exactement en sa moitié (au vers 2016) entre le rappel du crime d’Yvain et l’expression de l’amour provoqué par Laudine. La « faute » de chacun d’eux est pour l’autre à la fois sujet de douleur et sujet d’admiration. Etroitement liées, elles sont complémentaires parce que contenant chacune et la punition et le pardon de l’autre : ayant tué, Yvain va voir Laudine et l’aimer, tandis que sa beauté l’ayant faite aimer, Laudine devra oublier son mari ; Yvain pardonne ses souffrances d’amoureux à celle qu’il a fait pleurer, tandis que Laudine pardonne sa douleur de veuve à celui qui par amour s’engage à la protéger. La fontaine représente ici l’élément unificateur, le « plus » auquel ils sont arrivés par la combinaison d’éléments « moins » par « moins ».

Cette première entrevue de Laudine et Yvain résume le fonctionnement de l’amour courtois. Tout en obéissant aux lois du genre, Chrétien n’en est pas moins un créateur doué d’une fine psychologie et d’un regard plein d’humour sur le comportement de ses personnages, qu’il nous rend ainsi plus proches. Si l’on peut sourire de la timidité d’Yvain et de la coquetterie de Laudine, on ne peut oublier la recherche, constamment inscrite dans leur dialogue, d’un équilibre à trouver au profit de l’amour et du bien commun. Cette haute idée des rapports amoureux, érigés en véritable science, basés sur l’admiration réciproque, illustre la quête de l’idéal de toute une communauté.

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Recherche sauvage

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La pensée s’étend dans tous les sens, flaire partout. À travers le fouillis des odeurs, les pistes se précisent, les parfums se distinguent, tracent des voies. Dans la vaste bibliothèque laborieuse, je suis le tigre de mon poème, ma thèse.

J’en suis à ma centième page écrite ornée (davantage sont écrites). Les précédentes sont ici

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