J’œuvre à renverser l’état d’esprit du monde. Cela ne peut se faire en se pliant à l’état d’esprit du monde. Il est possible d’appliquer sur le monde telle ou telle œuvre, comme tel ou tel pansement. Cela est bon, mais ce que j’ai à faire, c’est régénérer l’ensemble du corps, et même plus en vérité : le ressusciter. Il faut pelleter dans la terre pour en exhumer le cadavérique, c’est quelque chose qui a à voir avec les tremblements de terre, les déluges et autres catastrophes et merveilles venues du ciel et de profundis. Terrasser dans la matière, dans l’obscur, l’indifférencié, creuser jusqu’à la source, qu’elle jaillisse, que l’être en ressuscite. Je suis armée de la parole, de la foi, de l’amour absolu. Mon œuvre agit et agira, je vous le garantis.
lumière
Amour au jardin
J’avais rempoté il y a quelques temps un bonsaï (ficus) offert par des camarades à l’un de mes fils. Dans un bac rectangulaire en plastique, n’ayant pas de céramique sous la main. Il a repris vigueur à merveille, c’est un bonheur de contempler ses nouvelles pousses et feuilles fraîches ! Je viens de rempoter aussi dans la jardinière de ma fenêtre, où ne poussent que des graines tombées du ciel, un minuscule rosier, qui tenait dans un pot de 5 cm de haut, qu’une amie lui avait offert aussi. Nous verrons s’il reprend vie !
Micro-jardinage, mais c’est du jardinage et c’est la bonne saison pour cela. Profitons-en ! Il y a bien longtemps, j’avais juste, sur mon balcon de HLM, une plantation de quelques trèfles à quatre feuilles. Je ne sais plus si elles m’avaient été envoyées par l’association Action contre la Faim où j’étais donatrice, ou bien si je les avais trouvées dans le Pif Gadget des enfants. En tout cas elles étaient liées à l’amour. Je les regardais pousser comme je contemplais, sur ce même balcon, les oiseaux venus manger mon pain, et je savais que c’était l’amour qui poussait.
Le roi est nu
Les États-Unis annoncent des preuves de ceci, de cela. Malheureusement ils nous ont trop fait le coup pour qu’on puisse leur accorder quelque crédit. Voilà où mène le mensonge : après avoir fait beaucoup de mal à autrui, il perd le menteur lui-même. Certes les États-Unis ne sont pas les seuls à mentir. Les autres mentent aussi, mais comme les Américains sont ou étaient le roi du monde, les voici aussi dotés du triste privilège d’être pour tous les autres le roi nu.
Rêvé que j’étais de passage chez François. En faisant un faux mouvement, il se luxait un muscle de la poitrine. Je m’inquiétais pour lui, je lui donnais des recommandations. Pendant qu’il allait se faire soigner, je partais me promener partout, dans la ville, dans la forêt, au soleil, sous la pluie, bienheureuse. Au retour, je lui demandais si cela allait mieux. Oui, cela allait mieux. J’étais contente. Je préparais le campement pour moi et mes enfants, avant le dîner.
Une star vend son château. Si j’avais un château, j’y fonderais une communauté. Je n’ai pas de château, je n’ai plus de maison, mais je fonderai quand même une communauté. Et nous réinventerons la vie, la famille, la communauté, et nous serons joyeux !
Joyeuses Pâques ! au jardin
En ce moment au Jardin des Plantes, photos Alina Reyes
Dans la Genèse comme dans l’Évangile, le troisième jour est le jour du jardin. Christos anesti !
Pâques, la Compassion du Christ
En joignant le geste de l’eucharistie (rendre grâce à Dieu) à celui de la communion (nourrir les hommes de son être pour leur montrer que Dieu est uni à eux et qu’il les unit en Lui), Jésus lors de la Cène fait signe que sa Passion est en vérité une Compassion. Il ne souffre pas seul pour tous, il souffre avec tous ceux qui souffrent. Et c’est pourquoi il souffre plus que ne peut souffrir un homme, et c’est pourquoi il en meurt, et c’est pourquoi aussi il en ressuscite. Il ressuscite parce qu’il n’a pas souffert seul, il a souffert pour tous, les vivants et les morts. Sa mort n’est pas en lui seul, elle est aussi en tous les morts et en tous les vivants, qu’il ne peut pas abandonner à la mort. Quand il demande de manger, via le pain et le vin, son corps et son sang, en mémoire de lui, cela signifie : nous coressusciterons. En mangeant ce morceau de pain devenu son corps et en buvant ce vin devenu son sang, nous le prenons en nous corps et âme, parce que c’est notre propre corps, notre sang, notre chair, nos os, qui donnent corps à son âme. Et quand nous donnons corps à son âme, elle emporte notre corps dans son éternité. Et le temps des vivants et des morts devient une éternité prise en commun, en communion, une coéternité avec toute l’humanité, transportée en Dieu, l’Éternel.
Une preuve de cela est donnée dès le lendemain, au Golgotha. Jésus n’est pas le seul à être crucifié. Deux autres hommes souffrent aussi sur une croix. Sans doute, contrairement au Christ, chacun des deux souffre-t-il pour lui-même. Mais l’un d’eux va sortir de lui-même pour entrer en compassion avec Jésus, et aussitôt Jésus lui annonce que le jour même, il sera au paradis avec lui. La compassion transporte les mortels dans une autre dimension.