lumière
Un rêve
J’ai fait un rêve merveilleux. D’abord je roulais longuement en voiture, jour et nuit, par tous les temps, admirant le paysage, faisant des pauses, repartant… Les paysages étaient beaux et colorés comme des tableaux, beaucoup de nature et aussi des cités qui apparaissaient, une merveille de voyage. Puis j’arrivais au Vatican, où je prenais mon service de femme de ménage, très tôt le matin. Je mettais ma blouse blanche de chimiste, celle que je mets à la maison pour peindre, et je commençais à laver le sol d’un immense hall. J’étais seule et c’était vraiment très sale, je n’arrivais pas à tout enlever, à mesure que j’étais passée d’autres saletés apparaissaient, il y avait même des branchages morts, c’était vraiment beaucoup de travail. Mais j’avançais, toute joyeuse.
J’étais presque au bout du hall, et sachant qu’il allait falloir que je recommence depuis le début. Un homme de ménage est arrivé, celui que j’ai photographié un jour en train de balayer dans la grotte de Lourdes, autour de la montagne de cierges. Il m’a informé que j’avais pris mon service très en avance, que les équipes allaient arriver maintenant en fait, et que je ne portais pas la blouse réglementaire. Il m’a dit de ne pas m’inquiéter de n’avoir pas tout nettoyé, c’était normal, les équipes qui arrivaient allaient prendre la relève pour finir le travail. Et voilà soudain qu’un homme arrive vers moi, c’est Benoît XVI. Je suis si contente de le voir ! Alors qu’il est encore à quelques mètres, je lui dis tout simplement, toute sourire : « bonjour, vous allez bien ? » Et il me répond sur le même ton tranquille, tout sourire. Nous nous mettons à marcher doucement en parlant de tout et de rien. Au début il était en pape mais en fait il est un homme normal et nous sommes les plus vieux amis du monde. Nous arrivons au bout du hall, la lumière entre à flots par de vastes baies vitrées. Tantôt derrière la vitre et tantôt de l’autre côté, dans l’herbe, nous regardons la route où commence à affluer le peuple, en une intense circulation. Les gens se déplacent en masse car une très grande fête se prépare dans le monde. C’est d’ailleurs pourquoi il me fallait nettoyer ce hall, afin qu’il soit propre pour la célébration, d’autant que pendant ces jours de fête ce sera congé pour tout le monde. Benoît XVI me parle maintenant de son fils, je ne savais pas qu’il en avait un, au début je me dis qu’il a peut-être été marié avant d’entrer dans les ordres, que c’est sûrement pour cela qu’il est si à l’aise avec moi, une femme, que nous nous entendons si bien. Mais en fait il semble que son fils soit encore un petit enfant, ce qui est merveilleux. Je lui demande comment il est venu ici, jusqu’à ce hall où je travaille, et il me dit à pied, ce que je trouve merveilleux.
La lumière augmente
aujourd’hui à Paris 13e, photos Alina Reyes
Le paraître et l’être
la vitrine du relieur, tout à l’heure rue Buffon à Paris 5e, photo Alina Reyes
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L’existence de Diogène dans son tonneau pouvait paraître insignifiante, mais en fait elle était extrêmement signifiante, au point qu’on s’en souvient toujours. Et la qualité de sa vie, c’est-à-dire de son être, était excellente, meilleure et plus haute que celle de l’empereur, lequel ne pouvait lui donner rien d’autre que de se pousser de la lumière où il s’était indûment mis.
L’existence de Jésus sur les chemins puis sur la croix pouvait paraître minable, mais en fait elle était glorieuse, comme sa vie, son être, si bien qu’il est toujours vivant.
L’existence de tant d’hommes peut paraître insignifiante ou minable, alors qu’ils sont rois selon le ciel.
Spirales de peintres et vérité de l’être
Vincent Van Gogh, Nuit étoilée
Paolo Uccello, Saint Georges et le dragon
Rembrandt, Philosophe en méditation
Léon Spilliaert, Vertige
Katsushika Hokusai, Hotei (dieu du bonheur et de la joie)
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Toute la philosophie dérivée d’Heidegger conduit à l’erreur fatale de placer son identité dans son existence. Votre identité est dans votre être. Le reste n’est que néant.
Placer son être et son identité dans son existence, c’est se trouver dépourvu quand survient un changement d’existence. Plus grave encore, c’est fonder sa vie sur de fausses croyances, la croyance en la construction de son être par son existence, la croyance en la réussite et en l’échec – choses qui n’ont pas d’être, seulement une existence relative et superficielle -, la croyance en l’accomplissement par les œuvres – alors que ce ne sont pas les œuvres qui accomplissent l’être, mais l’être qui accomplit les œuvres, gratuitement, sans velléité ni calcul, de même que la rose fleurit non pour être rose mais parce qu’elle est rose.
Lever de terre
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« Nous nous remettions à peine de la révolution autour de la Lune, le soir de Noël. Nous avons regardé au-dessus de la surface lunaire et elle était là, la Terre. Elle était tellement magnifique avec toutes ses couleurs différentes. Je pense que nous étions, tous les trois, fascinés ». (à lire sur Maxisciences)
Bientôt nous n’écrirons presque plus le chiffre 2013, pensai-je en l’écrivant une énième fois à l’instant dans mon Journal. Cette nuit en dessinant à l’encre noire, rouge et violette Poème, j’ai pensé que je faisais de la calligraphie extra-terrestre.
Hier soir O m’a rapporté un panneau d’Isorel d’1,35 m sur 87 cm, encadré de fer, qu’il a trouvé dans la rue, près de la fac. Voici que je vais pouvoir peindre quasiment une fresque ! Je ne sais comment je vais m’y prendre, dans mon si peu d’espace, mais je vais le faire.
La joie est comme l’amour, sans mesure.
Haïkus de Noël
Lumière cachée
au creux de la grotte, il est
l’heure de sortir
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Dans le jour très court
la nuit chemine, invisible :
elle se fait belle.
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L’arbre toujours vert
embaume les intérieurs
attendant la fête