Pâques, la Compassion du Christ

En joignant le geste de l’eucharistie (rendre grâce à Dieu) à celui de la communion (nourrir les hommes de son être pour leur montrer que Dieu est uni à eux et qu’il les unit en Lui), Jésus lors de la Cène fait signe que sa Passion est en vérité une Compassion. Il ne souffre pas seul pour tous, il souffre avec tous ceux qui souffrent. Et c’est pourquoi il souffre plus que ne peut souffrir un homme, et c’est pourquoi il en meurt, et c’est pourquoi aussi il en ressuscite. Il ressuscite parce qu’il n’a pas souffert seul, il a souffert pour tous, les vivants et les morts. Sa mort n’est pas en lui seul, elle est aussi en tous les morts et en tous les vivants, qu’il ne peut pas abandonner à la mort. Quand il demande de manger, via le pain et le vin, son corps et son sang, en mémoire de lui, cela signifie : nous coressusciterons. En mangeant ce morceau de pain devenu son corps et en buvant ce vin devenu son sang, nous le prenons en nous corps et âme, parce que c’est notre propre corps, notre sang, notre chair, nos os, qui donnent corps à son âme. Et quand nous donnons corps à son âme, elle emporte notre corps dans son éternité. Et le temps des vivants et des morts devient une éternité prise en commun, en communion, une coéternité avec toute l’humanité, transportée en Dieu, l’Éternel.

Une preuve de cela est donnée dès le lendemain, au Golgotha. Jésus n’est pas le seul à être crucifié. Deux autres hommes souffrent aussi sur une croix. Sans doute, contrairement au Christ, chacun des deux souffre-t-il pour lui-même. Mais l’un d’eux va sortir de lui-même pour entrer en compassion avec Jésus, et aussitôt Jésus lui annonce que le jour même, il sera au paradis avec lui. La compassion transporte les mortels dans une autre dimension.

Miroirs des âmes

La fille d’un rabbin, m’ayant vue dans une vidéo tournée en 1990 écrire au rouge à lèvres sur un miroir, y a vu un signe : selon elle, écrivant ainsi de gauche à droite, je révélais ma prédisposition à la religion. J’aime beaucoup la lecture qu’elle fait de cet acte.

En peignant ou coloriant mes photos, je me sens proche, à mon humble mesure, du street art. Dans le sens où les photos, comme les murs des villes, représentent la réalité apparente du monde, y faire un geste de peinture c’est passer à travers le mur, au-delà des apparences, invoquer le réel, c’est-à-dire le spirituel.

Ainsi les murs et la surface des photos se transforment-ils en miroirs, appelés à montrer et annoncer la vérité. Quand je passe les feutres de couleur sur le papier glacé où la lumière joue, les feutres chantent comme des oiseaux.

Bouteille à prière

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Petite bouteille en plastique peinte (peinture à vitrail et acrylique) contenant un chapelet bon marché (acheté à Saint-Jacques de Compostelle), une feuille de papier pliée, un crayon avec sa gomme au bout (il importe de pouvoir effacer, soit les voeux précédents si on le désire, soit en cours d’écriture si on s’est trompé dans l’expression). Pour écrire à quelle intention vous allez prier, puis après la prière laisser reposer cet écrit avec le chapelet avec lequel vous avez prié. Cela ressemble à une plaisanterie, un gadget ou une superstition, mais ce n’est rien de tout cela, c’est sérieux : c’est une opération mentale. Vous pouvez bien sûr la faire en confectionnant vous-même votre bouteille à prière, quelle que soit votre religion. Hauteur : 18 cm