Terrorisme islamiste. Un enseignant décapité (note (ré-)actualisée)

3-11-20 : je continue à actualiser cette note de temps en temps, par le haut.

Attentat à Vienne.
S’amuserait-on à exciter un fou croisé dans la rue, à moins d’être fou soi-même ? Et serait-on applaudi par tous les passants en appelant cette folie « liberté d’expression » ? Serait-on toujours applaudi, sinon par des fous, quand il s’avèrerait qu’on a exposé aussi les autres, beaucoup d’autres, à la mort ?
Tout ça pour contenter un vieux beaufisme raciste.
Quelques voix sensées commencent à s’élever contre cette folie. Outre Justin Trudeau l’autre jour, hier ce fut Luc Ferry – qu’on ne peut soupçonner d' »islamo-gauchisme » – aujourd’hui dans Le Monde une tribune de Jean-Louis Schlegel et Olivier Mongin. Il est plus que temps de retrouver la faculté de penser.

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« Nous nous devons d’agir avec respect pour les autres et de chercher à ne pas blesser de façon arbitraire ou inutile ceux avec qui nous sommes en train de partager une société et une planète », a déclaré Justin Trudeau. Le monde juge sévèrement la France sur cette question, et l’Histoire la jugera encore plus sévèrement. Nos descendants auront honte de leurs aïeux qui auront soutenu ça, comme nous pouvons avoir honte de nos aïeux du 20e siècle qui ont soutenu les caricatures de Je suis partout, comme nous pouvons avoir honte du comportement de trop de Français dans les tragédies du siècle dernier, tragédies dues à ses racismes, tant envers les juifs qu’envers les peuples colonisés. Les réponses ultraviolentes et injustifiables qui nous viennent du mépris d’autrui, qui n’est qu’une actualisation d’un même mépris séculaire de notre civilisation envers les autres civilisations, nous devrions en tirer une leçon et y trouver une occasion de nous regarder dans la glace.

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Attaque terroriste à Nice. Dessinateurs, journalistes et politiciens jusqu’au plus haut sommet de l’État, il serait bon d’apprendre à vous conduire en adultes et à jouer les cartes de l’apaisement au lieu de jeter sans cesse de l’huile sur le feu, comme si vous craigniez qu’il s’éteigne, ce rideau qui cache vos autres manquements. Combien de vies êtes-vous prêts à sacrifier encore pour pouvoir continuer à jouer au plus con avec les terroristes ?
Tristesse, grande tristesse face à la petitesse et à la bêtise de nos « élites », en train d’aggraver une « exception française » de plus en plus déplorable.

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Au pays de la « liberté d’expression », voici l’un de mes commentaires censurés par France Info, au moment de la caricature d’Erdogan par Charlie : « Juste pour savoir : Charlie a-t-il fait des caricatures sexuelles de Macron ? Genre Macron et Benalla à l’époque où ce dernier frappait du manifestant ? Ou autre ? Ou de Trump au lit dévêtu ? Le fascisme à l’occidentale n’a pas l’air de le déranger. Ni ses alliés orientaux. »
Donc les gens peuvent poster par centaines, par milliers depuis des jours, des commentaires haineux envers les musulmans, mais pas une remarque aussi simple. Mon commentaire de la veille disant que « n’en déplaise à Erdogan », il fallait maintenant renvoyer les imams détachés, et que les musulmans français trouvent parmi eux d’autres imams, a été censuré aussi par le même site d’info. Où peut mener la guéguerre des fachos d’ici contre les fachos de là-bas ? Les uns et les autres tiennent les peuples en otages, peuples excités dans leurs bas instincts des deux côtés, et les idiots utiles de Charlie permettent à Macron comme à Erdogan de détourner le regard des peuples de leur incurie et de leurs méfaits.

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L’islamophobie se déchaîne maintenant en France. À lire les commentaires en ligne, on a une bonne image de la France comme coq sur son tas de fumier. Le Pen a gagné, pas dans les urnes mais en virus. Dans cette puanteur il y a encore des justes et des lucides qui osent s’exprimer, malgré la terreur intellectuelle qui s’est installée.

Screenshot_2020-10-26 claro ( madmanclaro) Twitter
Screenshot_2020-10-27 Contributions - « La grande majorité des habitants des pays du Moyen-Orient ne comprend pas pourquoi [...]
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Screenshot_2020-10-22 Contributions - Attentat de Conflans quatre personnes, dont deux mineurs, mises en examen pour « comp[...]
Ci-dessus, des commentaires sur un article du Monde.

Ces provocations, en effet, avaient tout du concours de bites avec les islamistes. Pas étonnant, c’est la jalousie sexuelle qui anime, au fond, le racisme de l’un contre l’autre et réciproquement. La libido morbide dont les hommes font les guerres, depuis la nuit des temps ; qui les pousse à s’entretuer, et entraîne des morts et des enchaînements de malheur dans toute la société. Tout ça pour ça (de vieilles bites mollissantes vs de jeunes bites brimées, les unes et les autres voulant se prouver quoi ? qu’elles étaient mortelles ?) Ceux qui, planqués à l’arrière, ont encouragé les dessinateurs de Charlie à s’engouffrer dans cette spirale infernale n’en sont pas morts, eux. Comme le disait hier un internaute sur un site d’information, ceux qui, directement ou indirectement, ont envoyé le jeune de dix-huit ans tuer Samuel Paty sont « des lâches », « ce ne sont pas des HOMMES », écrivait-il.

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Selon Tareq Oubrou, grand imam de Bordeaux, « Il y a une vraie anarchie religieuse musulmane en France qu’il faudrait encadrer » (France Info).
Moi j’aime l’anarchie, du moment qu’elle est bien pensée. Ce qui n’est évidemment pas du tout le cas en ce moment. La possibilité d’une anarchie bien pensée, c’est ce qui me plaît dans l’islam. Pas de clergé. Pas de hiérarchie. (Contrairement à ce qui se passe dans la plupart des confréries soufies). Du moins en principe. En principe tout-e musulman-e peut être imam, un temps plus ou moins long, selon que les autres lui confient cette tâche ou non. En principe l’islam est une spiritualité souple et vivante, pour peu qu’on arrête de prendre l’islam pour un ensemble de lois forgé après coup par des humains, trop humains. En principe en islam l’être humain n’a à se soumettre à aucun autre être humain, il est seul face à Dieu, c’est-à-dire face à sa conscience, il n’y a pas d’intermédiaire entre lui et Dieu comme dans le christianisme par exemple. Une religion aussi exigeante en termes de responsabilité et de liberté demande évidemment des humains très bien éduqués. On en est loin, mais ce n’est peut-être pas impossible.
Cela dit, je ne suis rien d’autre qu’une amateure en islam, aux musulman-e-s de voir comment ils et elles veulent évoluer ou se gérer. Et aux non-musulmans de veiller à ce qu’ils ne tombent pas dans les abus, comme n’importe quel autre groupe humain.

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Je découvre l’histoire de Sanda Dia, étudiant de vingt ans de mère belge et de père sénégalais, décédé il y a deux ans après avoir été torturé à mort pendant deux jours par de jeunes gens « de très bonnes familles, riches et influentes » (Le Monde) lors d’un bizutage nommé « baptême » à l’université catholique de Louvain.
Décapiteurs islamistes ou autres, les sadiques se saisissent de tout prétexte à leur portée pour assouvir leurs pulsions.

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Prenons de la hauteur, voyageons, lisons, voyons autre chose que ce que nous voyons dans notre étroit cadre national. Ailleurs dans le monde la France est considérée comme un pays particulièrement islamophobe, et les caricatures de Charlie Hebdo y sont pour beaucoup. Comme l’ont noté de nombreux intellectuels, représenter l’ancien colonisé (car c’est ce dont il s’agit, à travers l’image du prophète de l’islam) en posture d’humiliation est très significatif du déni d’un pays envers son histoire. Les professeurs d’histoire doivent pouvoir avoir une pensée sur cette question. Et donc soit traiter de la liberté d’expression en employant d’autres exemples, soit traiter ces caricatures avec beaucoup de recul. On ne peut pas condamner l’islamisme et en même temps l’attiser par des humiliations qui font perdurer dans les esprits la situation coloniale.
Il n’est pas question de dire que tout le problème vient de la colonisation. Mais chaque pays a son histoire, on ne peut pas oublier certaines composantes qui nous sont propres et qui entrent dans le problème de façon spécifique. Les intégrismes religieux montent partout en effet comme en d’autres temps montèrent les communismes : comme (très mauvaises) réponses à des situations locales et mondiales devenues intenables. Il nous appartient d’inventer d’autres solutions, plutôt que de nous laisser nous enfoncer dans des politiques (nationales, européennes, mondiales) dépassées, nocives, qui créent des inégalités jamais vues et des iniquités de moins en moins supportables.

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« Aujourd’hui avec vous nous sommes tous profs », déclare Brigitte Macron. Et je sens monter comme une odeur d’indécence. Pourquoi ? Il y a tant de raisons. Mais peut-être les plus simples, les plus basiques sont ces questions qui peuvent se poser : a-t-elle jamais enseigné dans un établissement de banlieue, près des cités ? a-t-elle eu des classes issues d’origines très variées ? a-t-elle eu des classes comprenant pas mal d’enfants de pauvres, « blancs » ou « de couleur », ou de parents ne parlant pas le français ? A-t-elle eu des élèves qui ne ressemblaient pas à Emmanuel Macron ? Ce premier de la classe qui avec son aide est devenu premier du pays, d’un pays qui, depuis, va plus encore qu’avant de souffrance en souffrance, de désagrégation en désagrégation. La « République » dont ils se gargarisent tant étant par lui de plus en plus vidée de « res publica », de chose publique, de service public, à commencer par l’hôpital et l’école.
Tariq Ramadan aussi a été prof, et aimait bien ses élèves de quinze ans. Ça veut dire quoi, « nous sommes tous profs » ?
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France Info recueille les impressions de musulmans de Pantin qui disent ne pas comprendre la fermeture de leur mosquée. Leur imam a dû bien mal leur enseigner la religion, pour qu’ils ne comprennent pas.
Cela dit, il me semblerait plus efficace de laisser les mosquées ouvertes, d’en sortir les imams détachés, sans attendre, et d’envoyer de temps en temps quelqu’un écouter les prêches, en français.

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La mise en scène abjecte postée sur les réseaux sociaux par le comité Adama (plus ou moins supprimée au vu des réactions), montrant Assa Traoré, place de la République dimanche dernier, en compagnie d’hommes arborant un slogan obscène, infect, pervers, hypocrite au possible, criminel, sur la mort de Samuel Paty, rend ce drame plus désespérant encore. Comment soutenir en France des mouvements « antiracistes » qui se révèlent aussi infectés ? Comment en est-on arrivé là ? Il était déjà problématique que ce mouvement porte le nom d’une famille multi-impliquée et persévérant dans des affaires de violences, d’escroqueries et de viol. Et maintenant elle s’affiche à mots couverts comme se félicitant de la décapitation d’un professeur ? A minima, elle ne vaut pas mieux que ceux et ce qu’elle dénonce.

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Annonces de Darmanin sur des dissolutions d’associations, etc. La macronie ne survit que par la com’ et les effets d’annonce, sur tout et sur rien. Nous sommes encore dans un état de droit, il me semble, et non dans une dictature où un homme politique élimine du jour au lendemain une association ou une personne sans autre procès.

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L’ensemble des professeurs du collège du Bois d’Aulne publie un communiqué dans lequel ils s’inquiètent, à juste titre, du rôle des réseaux sociaux dans ce drame. Que certains enseignants qui ont utilisé les réseaux sociaux pour harceler l’une de leurs collègues (moi, et sans doute d’autres) s’en souviennent et en tirent une leçon. Il n’est pas rare que le harcèlement tue, aussi.

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À lire : sur les liens d’Abdelhakim Sefrioui, et des islamistes, avec Dieudonné, les néonazis… Un article bien documenté de La Horde

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Une enquête vise un site néonazi qui a diffusé la photo du professeur décapité. Les néonazis, les néofascistes sont les complices intellectuels des terroristes islamistes. Même culte de la mort et du macabre, même haine de la liberté. C’est un marchand d’armes d’extrême-droite qui a armé les tueurs des attentats islamistes de Paris en 2015. Le terrorisme islamiste sert la montée du fascisme et met ainsi en danger toute une société, et les musulmans plus encore que le reste de la population. Car les fascistes ont davantage de possibilité de s’imposer, d’imposer un fascisme au moins rampant dans la société, que les islamistes, qui leur servent d’idiots utiles. Stupidité des hommes.
Tout ce qui peut pousser la société à la haine, dont le terrorisme, est profitable aux mouvements d’extrême-droite : ce sont eux qui, en Europe, ont le plus de moyens de faire régner leur idéologie, en gangrenant la politique des pouvoirs en place pour commencer.

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Screenshot_2020-10-19 claro ( madmanclaro) Twitter

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À lire : Un docu sur le Qatar, ce nouveau financeur de l’islam européen

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Le président de la République a choisi pour l’hommage à Samuel Paty la cour de la Sorbonne « lieu symbolique de l’esprit des Lumières ». Ah ? François 1er a fondé le Collège de France, à la Renaissance, justement parce que la Sorbonne était tenue par les catholiques et qu’on ne pouvait y apporter aucun enseignement moderne. Cela se ressent encore dans certains secteurs de la Sorbonne. À Paris 4 notamment, réputée pour son conservatisme et où j’ai entendu des cours avec des allusions récurrentes à « notre sainte mère l’Église ». Même sur le ton de l’humour, c’étaient des entorses à la laïcité fort pénibles. Conservatisme qui, entre autres raisons, m’a fait quitter cette université en cours de thèse.

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Je reviens un instant sur le problème spécifique du manque de soutien des enseignants par l’institution. Il arrive que les élèves mentent, individuellement ou collectivement. C’est arrivé dans mes classes. Je ne leur en ai pas voulu, ce sont des enfants, j’ai simplement réaffirmé la vérité. Mais une fois les faits sont remontés à l’oreille de la prof principale de la classe. Qu’a-t-elle fait ? Cette jeune femme, très sympathique au demeurant, m’a demandé des explications, ce qui est normal, mais visiblement en accordant plus de crédit aux élèves qu’à moi, femme largement adulte et qui a bien la tête sur les épaules. Une technique de policiers qui renversent l’accusation contre vous quand vous allez porter plainte. Je ne dis pas que l’enseignant-e a toujours raison, mais ce serait bien d’arrêter de l’infantiliser a priori, même entre collègues. Comment travailler correctement dans ces conditions ?

Tous les profs savent qu’ils ne sont pas soutenus par l’administration quand il y a un problème avec les parents, islamistes ou pas islamistes. On accorde beaucoup trop de pouvoir aux parents dans l’école, voilà pourquoi ils se sentent autorisés à vouloir y faire leur loi.

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Projet de loi contre les contenus « haineux ». La difficulté est d’apprécier ce qu’est un « contenu haineux ». Les caricatures de Charlie en sont-ils, par exemple ? Certains les reçoivent ainsi. Pourquoi les uns auraient-ils loisir d’insulter et pas les autres ? Pourquoi Charlie, et pourquoi pas Dieudonné ? Peut-être faudrait-il se recentrer sur les lois déjà existantes contre le racisme et le sexisme, le harcèlement, les appels au meurtre ou la diffamation, tout simplement.

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Il semblerait que les pouvoirs publics veuillent s’attaquer sérieusement à l’islamisme dans ce pays. Excellent. On finira par arriver à le neutraliser, surtout si les états démocratiques cessent de fricoter avec les états islamistes, qui ont tant de dollars à dépenser qu’on ferme les yeux religieusement sur le reste. Bon, quand l’islam sera rendu à la paix à laquelle il aspire, ce ne sera pas bon pour les affaires de Charlie Hebdo mais est-ce bien grave ?

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Les terroristes islamistes sont les idiots utiles des racistes et du vieux monde. Charlie Hebdo essaie de se refaire une pub sur le meurtre de Samuel Paty. C’est obscène, mais l’obscénité est leur seul moyen de survivre depuis les années où ils ont sombré dans le beaufisme le plus abject (comme je l’ai démontré ici dans un article détaillé sur leurs publications racistes, jusqu’au soutien à Oriana Fallaci). Passons, comme la caravane.

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À lire : Enseignant décapité : « Trop c’est trop, ça suffit ! », s’insurge le président de la Fondation de l’islam de France

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Personnellement je ne réclamerais pas l’interdiction de l’anonymat en ligne, bien qu’il m’ait beaucoup nui, insultée et chassée des réseaux sociaux à maintes reprises, jusqu’à ce que j’y renonce complètement, moi qui y parlais à visage découvert. Je ne protesterais pas non plus s’il était finalement interdit, comme il en est question une nouvelle fois suite au harcèlement subi par Samuel Paty. Ceux qui crient à l’atteinte à la liberté parce qu’il leur faudrait parler en leur nom ont une bien piètre conception de la liberté. Oui, parler en son nom comporte des risques, par rapport à ses employeurs ou à d’autres personnes. Mais qu’est-ce qu’une liberté qui ne veut pas prendre de risques ? C’est parce qu’Internet est plein de parleurs qui n’assument pas leur parole, afin de pouvoir continuer à vivre pépères, que la société n’avance pas, que les libertés reculent, puisque trop de gens, tout en les réclamant, refusent de les soutenir de tout le poids de leur propre vie, comme il sied à un être humain digne de ce nom.

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Je consulte les comptes twitter des profs. Une avalanche de témoignages sur le fait que l’administration ne les soutient ni ne les protège absolument pas dans les conflits qui peuvent se présenter avec les parents ou avec les élèves. On aurait pu éviter que cet homme se fasse assassiner.

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La vidéo du père de famille à l’origine de l’affaire a énormément circulé sur les réseaux sociaux. Comment peut-on appeler sur les réseaux sociaux à sévir contre quelqu’un, donner les indications pour trouver la personne, et rester tranquillement en liberté à faire sa sale besogne jusqu’à ce qu’un drame se produise ? Pourquoi ne va-t-on pas chercher les lyncheurs par la peau du cou avant qu’il ne soit trop tard ?

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J’aimerais bien savoir ce qu’a dit l’imam de la mosquée de Pantin, lors du prêche de la grande prière, quelques heures avant le meurtre de Samuel Paty. Si c’est bien lui, l’imam salafiste malien de cette mosquée, qui a fait le prêche. Pourquoi les imams étrangers, formés dans des pays où règne une toute autre mentalité qu’en France, sont-ils toujours autorisés à venir ici embrigader les jeunes, essayer de leur inculquer des principes dépassés, moins libéraux que ceux du Prophète lui-même ? Il y a bien assez de musulman-e-s français-e-s capables de tenir cette fonction.

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Après les « Je suis Charlie », voici les « Je suis prof » ou « Je suis Samuel Paty ». Tant d’hommes et de femmes en France qui cherchent leur identité, qui sont en manque d’identité. C’est bien le fond du problème, y compris bien sûr pour les islamistes et les terroristes.

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Samuel Paty a été assassiné après avoir subi une cabale sur Internet. Il y a deux ans, prof moi-même, j’ai été harcelée par un tas de profs (sous couvert d’anonymat bien sûr) sur Twitter, à cause de ma « liberté d’expression », comme ils disent. Je le raconte ici. J’ai été aussi menacée par l’Académie de poursuites judiciaires parce que je contestais sur mon blog les méthodes pédagogiques (sans mentionner aucun nom de personne ni d’établissement), et finalement une prof de l’Espé (institut de formation des profs) a porté plainte et j’ai dû aller m’expliquer au commissariat. La plainte a été classée sans suite. Dans mon lycée mes collègues (à qui je n’avais rien fait) ne me saluaient plus et s’asseyaient tous loin de moi à la cantine – je devais manger seule à l’écart tandis qu’ils discutaient en prenant leur repas aux tables voisines. Etc. Je ne suis pas la seule professeure à avoir été persécutée par des gens de l’institution et à en être tombée malade. Il y a un malaise énorme et le meurtre de ce professeur devrait remettre en question, non seulement le problème de l’islamisme, mais aussi celui de l’abandon des enseignants à eux-mêmes quand ils se retrouvent dans une mauvaise situation. Ce professeur n’a pas été soutenu ni protégé car ainsi fonctionne cette institution. Tout le monde doit se remettre en question après ce drame, ce meurtre qui aurait pu être évité en n’acceptant pas la dictature des parents, et en particulier celle des parents islamistes, et en prenant des mesures pour protéger cet enseignant.

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Puisqu’il est question de liberté d’expression : oui, les enseignants doivent encourager les enfants à parler, mais leur faire « dire ce qu’ils pensent » n’est pas suffisant – et encore moins leur dire « non » quand on pense qu’ils ne pensent pas bien. Le mieux est de les amener à découvrir ce qu’ils peuvent réellement penser, au-delà de choses plus ou moins répétées. Et pour pouvoir dire ce qu’ils pensent, les enfants comme les adultes doivent d’abord pouvoir dire ou comprendre ce qu’ils vivent, ce qu’ils ont vécu, ce qui est au fond d’eux. Pour ça, je ne vois que les cours de littérature et d’art, qui permettent d’exprimer de façon noble et non pas sur le mode du bavardage ou de la confession publique brute. L’enseignant-e doit se rappeler que sa propre pensée n’est pas à administrer, que son rôle est de comprendre les différentes pensées, de pouvoir les faire dialoguer, de ne pas pousser les élèves, en voulant normaliser leurs pensées, à dissimuler. Je me souviens d’un élève qui me demandait avec insistance, incrédule, au début d’un atelier d’écriture en classe : « Madame, c’est vrai, on peut tout dire ? Tout raconter ? Vraiment ? » Oui. (Sinon, gare au possible déchaînement de la violence physique chez celles et ceux qui doivent subir la liberté d’expression d’autres qui n’en usent pas à armes égales ou qui en usent pour humilier et opprimer ceux qui manquent de possibilité de réponse).
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Comment enseigner la liberté d’expression aux élèves ? En leur apprenant à la pratiquer, et en le leur permettant. Cela suppose d’en avoir soi-même la pratique. Vouloir imposer la pensée de la liberté d’expression, par des images choc ou autre, c’est comme pousser quelqu’un dans l’eau pour le forcer à nager. Il apprendra peut-être par lui-même, mais il se pourrait aussi qu’il se noie. La « liberté d’expression » est trop souvent un masque d’une pensée formatée obligatoire.
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L’acte atroce qui a été commis contre un professeur, quelqu’un qui a en charge l’enseignement des enfants et s’en acquitte du mieux qu’il peut même si ce n’est pas toujours au mieux, a tué deux personnes et en a blessé des millions.

Twitter

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Où est M. Blanquer ?
Les professeurs sont privés de liberté d’expression par le ministère, il faudrait peut-être commencer par là. Ensuite aider les enseignants à faire des cours sur ce sujet équilibrés. On ne peut montrer les caricatures de Charlie sans montrer aussi celles de dizaines d’excellents dessinateurs dans le monde qui donnent un autre point de vue (et ont par leurs dessins dénoncé par exemple l’utilisation par Charlie de la mort du petit Aylan). On peut aussi enseigner la liberté d’expression en apprenant aux élèves à réfléchir avec des textes intelligents plutôt qu’en assenant des violences symboliques sans appel.
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Voilà deux fois ces jours derniers que surgissent sur le devant de la scène de jeunes personnes russes. Il y a deux ou trois semaines, c’était, à Strasbourg, une jeune femme qui accusait des immigrés de l’avoir frappée à cause de sa jupe ; il s’est avéré que l’histoire était inventée et que la jeune femme faisait partie d’un groupe d’identitaires d’extrême-droite. Et aujourd’hui ce jeune Tchétchène de nationalité russe qui décapite au nom de l’islam un professeur accusé d’avoir montré des caricatures du Prophète à ses élèves de 4ème, après avoir fait sortir les musulmans de la classe. Le choc est très rude. Et profitable aux politiques qui ont l’habitude d’exploiter ce genre de tragédie dans leur propre intérêt morbide. Je ne crie pas au complot. Je constate que les forces de mort viennent de beaucoup d’endroits, de l’intérieur et de l’extérieur, du terrorisme et du racisme, et que toute la société est menacée, de plusieurs façons.

J’ai enseigné quelques mois dans un lycée du Val d’Oise, il y a peu. Il y avait des élèves d’origines très diverses, une petite d’origine asiatique avait pour meilleure amie une petite d’origine africaine, etc., les enfants s’aimaient bien entre eux et je les aimais tous profondément. C’est notre devoir d’adultes et de citoyens de ne pas œuvrer dans un sens qui sépare les gens, spécialement dans ces temps difficiles. C’est aussi le moment de mettre vigoureusement en action la décision de renvoyer tous les imams détachés. Les mentalités et pratiques politiques et sociales d’autres pays n’ont pas à s’importer en France (ou ailleurs) par le biais des religieux, quels qu’ils soient.

Condoléances à la famille et aux proches de la victime. Pensées pour les élèves, les collègues, les voisins. Paix sur notre pays et sur le monde.

Odyssée, Chant II, v. 41-84 (ma traduction)

Tout d’abord ma traduction toute simple de quelques vers tout simples de la lauréate du prix Nobel d’aujourd’hui, la poète américaine Louise Glück :

« Il m’est apparu que les êtres humains sont divisés
entre ceux qui veulent aller de l’avant
et ceux qui veulent retourner en arrière.
Ou, pourrait-on dire, ceux qui veulent rester en mouvement
et ceux qui veulent être arrêtés sur leurs chemins
comme par l’épée flamboyante. »

It had occured to me that all human beings are divided
into those who wish to move forward
and those who wish to go back.
Or you could say, those who wish to keep moving
and those who want to be stopped in their tracks
as by the blazing sword.

"Baby Black Hole In Our Brain", acrylique sur bois 20x20 cm

« Baby Black Hole In Our Brain », acrylique sur bois 20×20 cm

Vers qui pourraient être lus comme un commentaire de l’actualité, avec une référence religieuse à l’interdiction du paradis par l’ange à l’épée flamboyante. J’ai lu quelques poèmes d’elle trouvés en ligne (en anglais – elle n’est pas traduite en français), notamment de beaux textes inspirés du mythe de Perséphone. Elle s’est beaucoup inspirée pour son œuvre des mythes antiques, grecs et romains, dont – ce qui rejoint mon travail actuel, Ulysse et Pénélope. Je suis personnellement assez ou même très éloignée de son approche du lyrisme, mais une certaine sécheresse, une froideur certaine n’empêchent pas chez elle la profondeur. Bref, je trouve bon que l’académie suédoise ait couronné une vraie poète.

« Ceux qui veulent qu’on les arrête sur leurs chemins comme par l’épée flamboyante », « ceux qui veulent retourner en arrière », se sont empressés, il y a deux semaines, de colporter la fake news de l’agression d’une jeune femme par des individus basanés. De la fachosphère à L’Obs (qui a censuré tous mes commentaires tentant de relativiser l’affaire, que je pressentais fausse – depuis je ne vais plus sur leur site), en passant par Schiappa qui fit le déplacement à Strasbourg, ce fut l’occasion d’encore un festival de stigmatisation raciste. Il s’avère qu’elle a tout inventé, faisant partie d’un groupe d’extrême-droite qui a des accointances avec le négationnisme et ne veut surtout pas être vu comme féministe, ainsi que le révélait un reportage de Rue 89 d’août dernier. Vu que les types ont l’air plutôt violents, qui sait si l’un ne lui a pas fait cet œil au beurre noir qu’elle a photographié et attribué à trois immigrés imaginaires ? Lamentable presse qui répète n’importe quels faits divers sans chercher à rien vérifier, du moment que ça sert l’idéologie dominante, de plus en plus fascisante. Allons, l’indignation de Télémaque au milieu de l’agora aujourd’hui tombe bien :
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*
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« Vieillard, il n’est pas loin, il est là tout de suite, cet homme
Qui a convoqué le peuple : une grande douleur m’anime.
Non, je n’ai pas entendu parler d’un retour de l’armée,
Ni ne veux dire clairement qui l’a appris le premier,
Ni déclarer autre chose qui concerne le peuple.
Mais c’est de ma propre nécessité, du double malheur
Sur ma maison que je veux parler : car j’ai perdu mon noble
Père, qui autrefois régnait sur vous comme un bon père.
Et de plus, maintenant, le pire des maux va sans tarder
Détruire tout à fait ma maison et ruiner mes ressources.
Les prétendants harcèlent ma mère contre son gré.
Ce sont les chers fils d’hommes très puissants qui sont ici,
Et ils ne veulent pourtant pas s’en aller chez son père,
Icare, afin qu’il donne une dot à sa fille
Et la marie à qui elle veut, à qui lui plaît le mieux.
Alors ils passent toutes leurs journées dans notre maison,
Égorgeant nos bœufs, nos brebis et nos chèvres grasses,
Banquetant et buvant notre vin rouge follement,
Épuisant tous nos biens. Car il n’y a plus un homme
Tel qu’Ulysse pour repousser ce fléau hors de ma maison.
Moi je ne peux à présent me défendre contre eux
Mais un jour, quoique je ne sois pas expert au combat,
Ils sauront leur misère ! Je le ferais si je pouvais,
Car ils commettent des actes intenables et ma maison
Meurt sans honneur. Indignez-vous donc, vous aussi !
Vous devriez avoir honte face aux autres humains,
Nos voisins ! Et craignez la colère des dieux !
Ils pourraient se retourner, furieux de vos actes mauvais !
Je vous le demande, par Zeus Olympien ou par Thémis
Qui délie ou réunit les assemblées des hommes :
Arrêtez ça, amis, et laissez-moi déplorer seul
La ruine qui m’accable ; si mon père, l’honnête Ulysse,
A jamais fait du tort aux Achéens aux belles jambières,
Alors, mécontents, vengez-vous sur moi, rendez-moi le mal
En les excitant contre moi. Je préférerais
Que vous mangiez vous-mêmes mes biens et mes troupeaux.
S’ils étaient mangés par vous, j’en serais vite remboursé :
Je descendrais sans cesse en ville pour m’expliquer,
Vous redemander mon dû jusqu’à ce que vous me rendiez tout.
Mais là il n’y a rien à faire, vous me fendez le cœur. »

Ainsi parle-t-il, irrité. Puis, jetant son sceptre à terre,
Il répand des larmes. Et la pitié s’empare du peuple.
À ce moment tous les autres font silence, n’osant pas
Répondre à Télémaque par des paroles cruelles.
Seul Antinoüs, prenant à son tour sa place, dit :

*
le texte grec est ici
ma traduction entière du premier chant est
à suivre !

Odyssée, Chant II, v. 25-40 (ma traduction)

"Spring coming from Automn", acrylique sur papier 31x41 cm

« Spring coming from Automn », acrylique sur papier 31×41 cm


L’insensée gestion du Covid met le pays à genoux, pas seulement économiquement ; encore une fois en employant notamment la police, chargée de verbaliser, et en poussant les gens à la dépression, on tâche d’obtenir ainsi « un pays qui se tient sage », comme dirait David Dufresne. Sale temps. Nous sommes les otages de politiques absurdes, de l’incompétence, de l’impréparation jointes à une volonté de détruire, dès avant la pandémie, la société que les Français ont élaborée à travers des siècles d’histoire et de combats. Sans aspirer ni au grand soir ni aux réformes qui ne changent rien, nous devrions pourtant être un peuple assez intelligent pour nous réinventer sans pour autant nous perdre. Vivons, restons vigilants, agissons et voyons.

Nous en sommes donc dans notre traduction au début du deuxième chant, dans lequel le jeune Télémaque passe à l’acte (cf deux notes précédentes). Aujourd’hui, c’est le vieillard Égyptos, dont l’un des fils a été mangé par le Cyclope (la vie n’était pas toujours facile en ce temps-là non plus), qui prend d’abord la parole, dans l’agora où le jeune homme a fait convoquer l’assemblée :
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« Écoutez maintenant, gens d’Ithaque, ce que je vais dire.
Jamais n’a eu lieu notre agora, ni une séance,
Depuis que le divin Ulysse est parti sur ses nefs creuses.
Qui nous a conduits là aujourd’hui ? Quelle nécessité
Pèse tant, soit sur les jeunes hommes, soit sur les anciens ?
Quelqu’un a-t-il entendu parler d’un retour de l’armée ?
Veut-il dire clairement qui l’a appris le premier ?
Ou déclarer autre chose qui concerne le peuple ?
Je l’estime alors honnête et utile. Que Zeus soit
Favorable aux fins auxquelles aspire son esprit. »

Ainsi parle-t-il, et sa parole réjouit
Le cher fils d’Ulysse qui, tout à son désir
De s’exprimer, ne reste pas assis. Il se lève
Dans l’agora, prend en main le sceptre tendu par le sage
Héraut Pisenor, et s’adressant d’abord au vieillard, dit :

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le texte grec est ici
ma traduction de tout le premier chant est
à suivre !

Victorine, la petite Roque et l’Odyssée

réponses de mes élèves à des questions sur "La petite Roque", posées sur le blog que j'avais créé pour eux

réponses de mes élèves à des questions sur « La petite Roque », posées sur le blog que j’avais créé pour eux


Le meurtre de Victorine Dartois, dix-huit ans, retrouvée noyée dans un ruisseau, me rappelle la puissante nouvelle de Maupassant intitulée La petite Roque – qui pourrait avoir inspiré, me semble-t-il, l’extraordinaire série de David Lynch Twin Peaks. Le texte peut être lu ou relu dans cette bonne édition électronique gratuite. (J’ai le cœur qui bat en pensant à mes élèves, avec qui j’avais étudié ce texte).

Comme dans la nouvelle de Maupassant, où l’on s’empressait d’accuser quelque vagabond, la fachosphère bruisse d’accusations xénophobes et racistes plus ou moins directes. À croire qu’il n’y a aucun tueur, détraqué, ou dépité violent parmi les bons chrétiens bien de chez nous. Nous avons eu l’horreur terroriste qui a stupidement conféré le grade de martyr à un journal raciste qui aurait dû s’expliquer devant les tribunaux comme Zemmour plutôt que de voir ses membres atrocement assassinés, nous avons toujours Zemmour malgré ses condamnations successives, nous avons des élites vieillies et aigries, nous avons un pays déprimé, mal gouverné, malade et donc prêt à sombrer dans la haine. Nous avons aussi des forces vives qui travaillent pour que la vie continue. Pour ma part, je continue à traduire l’Odyssée parce que je pense que c’est important. La prochaine fois, nous arriverons à la fin du premier Chant.
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Odyssée, Chant I, v.367-382 (ma traduction)

"What Is It ?", acrylique sur bois 41x51 cm

« What Is It ? », acrylique sur bois 41×51 cm


Formidable scène aujourd’hui, où Télémaque, métamorphosé par son entretien avec Athéna, impose le silence à l’assemblée grossière des prétendants tout à leurs avidités, les rappelle à la dignité en présence d’un grand poète, et juste après les avoir invités à festoyer encore, les voue à la mort par la parole. Fantastique modernité d’Homère. Ne dépeint-il pas notre époque, avec ses profiteurs impudents, bruyants parleurs et consommateurs de ce qu’ils s’approprient indûment et impunément, irrespectueux de la voix divine portée par la poésie, et aveugles sur le sort qui les attend ?
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Alors le sage Télémaque se met à leur parler :

« Prétendants de ma mère, pleins d’orgueil et d’arrogance,
Mangeons maintenant, rassasions-nous, et que ces cris
Cessent, car il est noble d’écouter cet aède
Ici présent, semblable aux dieux par sa voix harmonieuse.
Puis dès l’aurore nous siégerons tous dans l’agora
Afin que par un discours public je vous ordonne
De quitter ce palais. Préparez d’autres repas,
Consumez vos propres ressources, invitez-vous tour à tour.
Mais s’il vous semble plus avantageux et meilleur
De persister à ruiner impunément l’existence
D’un seul homme, allez-y, pillez ! Moi j’invoquerai les dieux
Éternels, afin que Zeus vous fasse payer vos actes.
Puissiez-vous périr sans vengeance au sein de cette maison ! »

Ainsi parla-t-il, et tous alors se mordirent les lèvres,
Stupéfaits par le discours résolu de Télémaque.

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le texte grec est ici
à suivre !