Je ne sais plus quel auteur, québécois il me semble, a dit : « Ils n’avaient pas de pays, mais c’est tout ce qu’ils avaient ». Les peuples sans pays sont comme les gens sans vacances, ils sont nombreux. Le monde doit apprendre à être un pays pour tous, et le temps à donner vacances à tous.
eschatologie
Lumière sur le monde
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Je suis allée chez mon éditeur, ou du moins à la maison d’édition où fut l’éditeur que j’aimais bien, avant que les puissances de l’argent ne le débarquent. De là-haut j’ai contemplé les gens sur la place, leur mouvement, leur beauté. Ce fut le meilleur moment.
En sortant je suis allée chez Tang Frères, acheter du thé vert et de quoi préparer un plat de nouilles chinoises. Le soleil et l’ombre alternaient sur les trottoirs. Dans l’ombre de mon corps grandissait mon livre en cours.
J’ai annoncé la règle des Pèlerins d’Amour sur ma page Bible, Coran et autres textes saints. La vérité ne sera pas mort-née. Elle s’extrait de la matière du monde dans les convulsions et le sang, et elle crie, vivante.
Levons la tente
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J’ai essayé pendant des années d’apporter aux catholiques une voix et une voie de renouvellement. Ils en voulaient, mais à condition que je me soumette au clergé. C’était absolument impossible. Je le leur ai répété, ils ont continué à croire qu’avec tous leurs moyens de pression et de manipulation, ils finiraient par me faire céder. Cette croyance absurde était bien l’un des signes de ce que je voyais chez eux, à savoir qu’ils ne connaissent pas Dieu. Le catholicisme a perdu complètement la voie de Dieu. Pour certains elle s’est réduite à un humanisme, pour d’autres à un bazar idolâtrique et superstitieux. Et Rome ne fait que pousser en ce sens, avec la canonisation hâtive de papes comme renforcement du pouvoir du clergé -combien ne prient plus Dieu mais Jean-Paul II ! J’ai fait tout ce que j’ai pu pour leur rendre le sens de Dieu, mais tout ce qu’ils voulaient c’était faire de moi un instrument pour renforcer leur emprise défaillante sur le monde. Et cela avec leurs moyens habituels : le mensonge, l’hypocrisie, les manœuvres souterraines qui furent toujours la marque de l’Église mais prennent aujourd’hui une ampleur inédite, de par les moyens de communication exploités pour la propagande. Comme dans les autres secteurs de l’industrie et de la politique, tout tient sur la publicité, la parole illusionniste.
Je suis du Christ selon l’Évangile, et il est aujourd’hui impossible d’être, en même temps, du Christ selon l’Église. Dieu ne se trouve plus dans cette institution. Je suis entièrement soumise à Dieu, c’est le sens du mot musulman, je suis en ce sens musulmane. Le Prophète Mohammed, alayhi salat wa salam, a rencontré Jésus dans son voyage nocturne ; il lui a alors demandé de diriger la prière, mais Jésus a préféré que Mohammed le fasse, et il l’a faite avec lui. Cela se passait en avant de nous, vers la fin des temps. Et moi qui suis du Christ, Dieu m’a conduite à prier avec les musulmans. Je continue à être là (notamment ici) pour eux, pour les chrétiens et pour tous ceux qui veulent continuer à marcher sur la Voie de vérité. Comme Abraham, nous irons, et notre descendance aussi, où elle, où Dieu, nous conduira.
Colons avides, indignes, et leurs victimes proches de Dieu
D’après mon expérience de chrétienne, donc identifiée au Christ, voilà ce qu’il en est : les chefs religieux chrétiens et leurs acolytes des pouvoirs temporels essaient de dominer, manipuler, exploiter, tromper et coloniser (notamment en entrant chez lui par espionnage), Jésus ; le peuple musulman écoute sincèrement Jésus, qu’il soit en accord avec lui ou non, et le plus souvent, l’aime. D’un côté le Sanhédrin allié à Hérode ; de l’autre les pauvres et les victimes, proches de Dieu, du cantique des Béatitudes.
Cela correspond à la réalité politique du monde. Des colonisateurs ou néo-colonisateurs et des colonisés ou néo-colonisés. L’esprit colon, qui avance masqué en faisant passer le mal pour le bien, partout où il s’avance sème le mensonge, le mépris, la désunion et la mort. L’avenir appartient aux opprimés, qui toujours finissent par renverser leurs oppresseurs. Mais plus profondément, c’est le présent lui-même qui est à eux. Car de leur côté est la vie, le cœur, la sincérité, la vérité, la liberté vraie, qui se trouve dans le fait de ne pas chercher à prendre la liberté d’autrui. À eux le Royaume.
Nous vivons un temps messianique. Le Coran parle des « gens du Livre », les gens des trois religions monothéistes, qui attendent son avènement. Il est temps de rétrécir et élargir à la fois ce concept aux gens des Béatitudes, à tous les pauvres de cœur sur terre. À eux la Promesse.
Renverser le nihilisme
J’œuvre à renverser l’état d’esprit du monde. Cela ne peut se faire en se pliant à l’état d’esprit du monde. Il est possible d’appliquer sur le monde telle ou telle œuvre, comme tel ou tel pansement. Cela est bon, mais ce que j’ai à faire, c’est régénérer l’ensemble du corps, et même plus en vérité : le ressusciter. Il faut pelleter dans la terre pour en exhumer le cadavérique, c’est quelque chose qui a à voir avec les tremblements de terre, les déluges et autres catastrophes et merveilles venues du ciel et de profundis. Terrasser dans la matière, dans l’obscur, l’indifférencié, creuser jusqu’à la source, qu’elle jaillisse, que l’être en ressuscite. Je suis armée de la parole, de la foi, de l’amour absolu. Mon œuvre agit et agira, je vous le garantis.
Joyeuses Pâques ! au jardin
En ce moment au Jardin des Plantes, photos Alina Reyes
Dans la Genèse comme dans l’Évangile, le troisième jour est le jour du jardin. Christos anesti !
Pâques, la Compassion du Christ
En joignant le geste de l’eucharistie (rendre grâce à Dieu) à celui de la communion (nourrir les hommes de son être pour leur montrer que Dieu est uni à eux et qu’il les unit en Lui), Jésus lors de la Cène fait signe que sa Passion est en vérité une Compassion. Il ne souffre pas seul pour tous, il souffre avec tous ceux qui souffrent. Et c’est pourquoi il souffre plus que ne peut souffrir un homme, et c’est pourquoi il en meurt, et c’est pourquoi aussi il en ressuscite. Il ressuscite parce qu’il n’a pas souffert seul, il a souffert pour tous, les vivants et les morts. Sa mort n’est pas en lui seul, elle est aussi en tous les morts et en tous les vivants, qu’il ne peut pas abandonner à la mort. Quand il demande de manger, via le pain et le vin, son corps et son sang, en mémoire de lui, cela signifie : nous coressusciterons. En mangeant ce morceau de pain devenu son corps et en buvant ce vin devenu son sang, nous le prenons en nous corps et âme, parce que c’est notre propre corps, notre sang, notre chair, nos os, qui donnent corps à son âme. Et quand nous donnons corps à son âme, elle emporte notre corps dans son éternité. Et le temps des vivants et des morts devient une éternité prise en commun, en communion, une coéternité avec toute l’humanité, transportée en Dieu, l’Éternel.
Une preuve de cela est donnée dès le lendemain, au Golgotha. Jésus n’est pas le seul à être crucifié. Deux autres hommes souffrent aussi sur une croix. Sans doute, contrairement au Christ, chacun des deux souffre-t-il pour lui-même. Mais l’un d’eux va sortir de lui-même pour entrer en compassion avec Jésus, et aussitôt Jésus lui annonce que le jour même, il sera au paradis avec lui. La compassion transporte les mortels dans une autre dimension.