Dans la chaleur, O est aujourd’hui parti en vélo avec Madame Terre à une trentaine de kilomètres de Paris, pour un endroit tout simple et tout noble, la croix qui fait souvenir du lieu où le sénéchal Pierre de Brézé est mort en 1465, lors de la bataille de Montlhéry. (Si vous n’êtes pas familier de Madame Terre, suivre le mot-clé). Voici ses images, suivies d’une photo qu’il a faite de moi il y a deux ou trois jours alors que je commençais à repeindre mon grand panneau autrefois intitulé « Apocalypse » et qui a déjà changé de nom – et je continue, tout en continuant à m’intéresser à la peinture préhistorique en écoutant cette conférence de Carole Fritz. Préhistoire et histoire continuent à cohabiter la Terre.
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Mois : juin 2020
Le métier de vivre, la science de vivre, l’art de vivre, avec B.K.S. Iyengar
Les réfractaires aux mots Dieu, Divin, Seigneur… peuvent comprendre le texte en remplaçant ces mots par l’un des noms de Dieu dans toutes les religions, comme Vérité.
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« Svadhyaya. Sva signifie soi et adhyaya signifie étude et éducation. Éduquer, c’est tirer d’une personne le meilleur d’elle-même. Svadhyaya est donc l’éducation du soi.
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Pour avoir une vie saine, heureuse, et paisible, il est essentiel d’étudier régulièrement et en un lieu pur la littérature sacrée. Cette étude des livres sacrés de l’humanité permet au sadhaka de se concentrer et de résoudre les problèmes difficiles quand ils apparaissent dans la vie. Elle met fin à l’ignorance et apporte la connaissance. L’ignorance n’a pas de commencement, mais elle a une fin. Il y a un commencement mais pas de fin à la connaissance. Par la pratique de svadhyaya, le sadhaka comprend la nature de son âme et obtient la communion avec le Divin. Les livres sacrés de l’humanité sont à lire par tous. Ils ne sont pas destinés aux seuls membres d’une confession particulière. Comme les abeilles se délectent du nectar de différentes fleurs, ainsi le sadhaka prend dans les autres religions ce qui lui permettra de mieux comprendre la sienne.
La philologie n’est pas un langage mais la science du langage, dont l’étude permet de mieux connaître sa propre langue. Pareillement, le yoga n’est pas en lui-même une religion. C’est la science des religions, dont l’étude permet au sadhaka d’approfondir sa propre foi.
Isvara Pranidhana. Consacrer au Seigneur ses actions et sa volonté est isvara pranidhana. Celui qui a foi en Dieu ne connaît pas le désespoir. Il a l’illumination (tejas). Celui qui sait que toute création appartient au Seigneur ne sera pas gonflé d’orgueil ni ivre de pouvoir. Il ne se laissera pas aller à des desseins égoïstes. Il ne courbera la tête que pour rendre le culte divin. Quand les eaux de la bhakti (adoration) sont dirigées sur les turbines de l’esprit, elles produisent la puissance mentale et la lumière spirituelle. Alors que la force physique seule, sans bhakti, est mortelle, l’adoration seule, sans force de caractère, a l’effet d’un stupéfiant.
(…) Mieux que ses paroles, les actions d’un homme sont le miroir de sa personnalité. Le yogi a appris l’art de consacrer toutes ses actions au Seigneur, si bien qu’elles réfléchissent la divinité qui est en lui. »
B.K.S. Iyengar, Bible du Yoga, trad. de l’anglais par Georgia Berlanda et Philippe Leconte
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D’autres citations d’Iyengar dans différentes notes au mot-clé B.K.S. Iyengar. J’en profite pour rappeler que l’hindouisme n’est pas un polythéisme, contrairement à ce que croient, se fiant aux apparences, ceux qui étudient mal, c’est-à-dire sans pratiquer. Or mal étudier conduit à répandre le mal. L’ignorance conduit à faire le mal de façon involontaire, la fausse connaissance le fait faire volontairement. Là est le crime réel – illustré par l’histoire biblique du serpent distillant sa fausse connaissance dans l’esprit de la femme et, via la femme, dans celui de l’homme (le Coran, moins sexiste, voit l’homme et la femme se laissant également et en même temps tromper par le serpent).
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Ci-dessus, un tag sur un mur de l’École nationale de chimie, physique et biologie. En haut de la note : école des Arts et Métiers. Hier à Paris, photos Alina Reyes
Nous sommes tellement des animaux
Dans cette vidéo, le coyote qui sautille me fait penser à Balkany échappé de prison, dansant à la fête de la musique, et le blaireau qui le suit… ben, à ceux qui le filment et l’applaudissent.
Bon, en vrai, c’est franchement plus mignon avec un vrai coyote et un vrai blaireau, qui connaissent pas les paradis fiscaux. Juste l’éden terrestre, avec sa nécessité, souvent cruelle, de vivre, et ses joies, adorables.
Je ne dis plus rien en ce moment de la politique, des violences policières, de tout ce dont j’ai déjà tant parlé. Parfois il est bon de quitter ce monde-là et de reposer en paix. C’est aussi une façon de ne pas laisser ce monde-là, humain trop humain, gagner sur nous, animal libre, humain libre.
Littéralement physique : Point Reyes Ligthhouse, work in progress et work in promesse
Excellente annonce hier, que j’attendais ardemment : la Bibliothèque nationale va rouvrir. Le 6 juillet pour les chercheur·e·s, dont je suis, le 15 pour tout le monde. Car le travail d’écriture m’appelle de plus en plus fort. Je ne peux pas écrire à la maison – pas assez d’isolement – et toutes les bibliothèques, publiques, universitaires… sont fermées depuis mars. J’en ai d’autant plus désir, un désir littéralement physique, que je vois O écrire nuit et jour depuis le déconfinement, dans un formidable élan créateur. Moi je peins sans me lasser, avec grand bonheur. En attendant donc le 6 juillet j’ai ressorti hier soir ma plus grande peinture, que j’ai commencé à repeindre, après avoir repeint toutes les autres. Je l’ai mise sur un vieux drap pour ne pas tacher le sol et voilà, réinventons ! Quand je serai de retour à mes manuscrits et recherches, je vais faire des étincelles !
Aussitôt fini de repeindre « Point Reyes Ligthhouse », je m’installe pour repeindre « Apocalypse » et termine « Z », petite peinture carrée réalisée avec les restes de peinture de ma palette, comme précédemment « Clock » (et j’ai couvert de Gesso un calendrier dépassé pour utiliser à mesure les restes de peinture de mon nouveau work in progress).
Le monde d’après
J’ai vu dans un demi-sommeil, avant de m’endormir cette nuit, des groupes de grandes allumettes, dressées dans la lumière, à bout blanc (et non rouge). La signification de la vision venait en même temps que la vision : il s’agissait des peuples du monde, pacifiés. Je vois ce matin que certains déplorent que le monde d’après ne soit pas réalisé. Ont-ils si peu de temps à vivre, pour être si pressés ? À vin nouveau, il faut outres nouvelles, comme dit Jésus. Attendons un peu, les vieilles règnent encore. J’ai mille et trois ans devant moi. Avant de m’endormir j’ai ensuite évolué dans un univers de peinture vivant. Dans la nuit, j’ai rêvé que je faisais du yoga. Au réveil le matin, j’en ai fait, comme toujours.
Et la nouvelle signalisation à la Grande Mosquée :
Hier à Paris 5e, photos Alina Reyes
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« Aurore », prélude en do mineur, toute fraîche composition d’un jeune pianiste proche
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29 juin 2020 : voir aussi « Le monde d’après, suite«