amour
Spirales de peintres et vérité de l’être
Vincent Van Gogh, Nuit étoilée
Paolo Uccello, Saint Georges et le dragon
Rembrandt, Philosophe en méditation
Léon Spilliaert, Vertige
Katsushika Hokusai, Hotei (dieu du bonheur et de la joie)
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Toute la philosophie dérivée d’Heidegger conduit à l’erreur fatale de placer son identité dans son existence. Votre identité est dans votre être. Le reste n’est que néant.
Placer son être et son identité dans son existence, c’est se trouver dépourvu quand survient un changement d’existence. Plus grave encore, c’est fonder sa vie sur de fausses croyances, la croyance en la construction de son être par son existence, la croyance en la réussite et en l’échec – choses qui n’ont pas d’être, seulement une existence relative et superficielle -, la croyance en l’accomplissement par les œuvres – alors que ce ne sont pas les œuvres qui accomplissent l’être, mais l’être qui accomplit les œuvres, gratuitement, sans velléité ni calcul, de même que la rose fleurit non pour être rose mais parce qu’elle est rose.
Demain 2014
L’arbre de vie dans la forêt la nuit, acrylique sur bois (Isorel) 18×30 cm
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Et malgré tout ce que m’ont fait subir un tas d’imbéciles, je suis et je serai toujours la même, la même que celle que j’étais aussi loin que je m’en souvienne, à l’âge de quatre ans, à l’âge de sept ans, à l’âge de quatorze ans, à l’âge de dix-sept ans, à l’âge de trente ans, de quarante-quatre ans, de cinquante-cinq ans. Et ainsi en est-il de chacun de vous. Certes il est possible de tuer un être humain, à force de lui faire du mal, mais pas de le changer, ni de le détruire. C’est-à-dire que même une fois mort, il est toujours ce qu’il fut toujours.
Alors qu’est-ce que l’appel à la conversion, au changement ? Un appel à vivre. Non pas à changer d’être, mais à changer de milieu. À quitter le milieu de la mort pour le milieu de la vie. À se laisser arracher à la mort par la vie. Qu’est-ce que le milieu de la mort ? Le mensonge. Qu’est-ce que le milieu de la vie ? La vérité.
Chaque homme sait très bien, au fond, s’il vit dans le mensonge ou dans la vérité. Souvent il ne le sait que très au fond, là où c’est sombre d’être si au fond, là où il ne regarde jamais. Mais s’il va y voir, il saura.
Chaque homme sait très bien, aussi, que le mensonge le perd, et que la vérité le sauve, même si elle semble moins facile, plus risquée, presque impossible parfois. Mais comme c’est le métier du skieur d’affronter la pente, c’est le métier de l’homme d’affronter la vérité. C’est alors, quand il s’y lance, qu’il peut commencer à connaître la délivrance qu’elle donne, et puis la grâce, et l’assurance de l’éternité. C’est alors qu’il peut savoir ce que c’est de marcher sur les eaux. De voler mieux qu’un oiseau. D’habiter partout. D’être pour toujours, au-delà du temps.
Lever de terre
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« Nous nous remettions à peine de la révolution autour de la Lune, le soir de Noël. Nous avons regardé au-dessus de la surface lunaire et elle était là, la Terre. Elle était tellement magnifique avec toutes ses couleurs différentes. Je pense que nous étions, tous les trois, fascinés ». (à lire sur Maxisciences)
Bientôt nous n’écrirons presque plus le chiffre 2013, pensai-je en l’écrivant une énième fois à l’instant dans mon Journal. Cette nuit en dessinant à l’encre noire, rouge et violette Poème, j’ai pensé que je faisais de la calligraphie extra-terrestre.
Hier soir O m’a rapporté un panneau d’Isorel d’1,35 m sur 87 cm, encadré de fer, qu’il a trouvé dans la rue, près de la fac. Voici que je vais pouvoir peindre quasiment une fresque ! Je ne sais comment je vais m’y prendre, dans mon si peu d’espace, mais je vais le faire.
La joie est comme l’amour, sans mesure.
Du pain aux oiseaux
Buon Natale !
Qu’est-ce que l’extase
À force de peinture et d’eau sur les doigts, ils ont la peau sèche et abîmée comme lorsque j’étais à la grange, à transporter du bois, faire du feu et casser la glace. Ce sont des doigts, des mains qui traversent les apparences, comme ceux et celles des hommes préhistoriques dans les grottes. Et pour cela touchent la matière et travaillent avec elle, corps à corps. Ce sont des doigts, des mains, un corps de noces. Un corps de pensée et d’action, fussent-elles souterraines comme un homme en prison, un corps, fût-il occulté, puissant, agissant sur et dans le monde par la grâce de Cela qui œuvre en lui. La plus belle phrase que j’ai trouvée ce matin sur Nelson Mandela est une phrase de Bono : « Il incarnait le compromis sans jamais se compromettre ». C’est pourquoi il avait un si beau sourire.