Coup du Conseil d’État, coup d’État

Tandis qu’hier le Sénat votait scandaleusement l’immunité de Serge Dassault, ce soir le Conseil d’État réuni en urgence comme jamais cela n’avait été fait, casse la décision de justice du tribunal administratif et interdit au dernier moment le spectacle de Dieudonné. « La République a gagné », déclare le ministre de l’Intérieur. Quelle République ? Celle des malhonnêtes et des violeurs de droit.« Les fascistes de demain se nommeront eux-mêmes anti-fascistes» – une phrase de  Winston Churchill beaucoup reprise en ce moment.

 Le coup du Conseil d’État de Valls est un coup d’État. Gare à la suite.

Traîtres ? Andouilles ? Ou les deux à la fois ?

L’Élysée veut la caution des représentants religieux dans sa chasse à l’homme contre Dieudonné. Aussitôt ils obéissent, ils rappliquent. Mais qu’a donc Dalil Boubakeur à s’incliner bien bas devant François Hollande, quand ce gouvernement laisse tomber les enfants d’immigrés, refuse de lutter contre l’islamophobie, interdit toute protestation contre l’humour islamophobe puant de Charlie Hebdo, qualifié de liberté d’expression, contrairement à l’humour antisémite puant de Dieudonné ? Et qu’a donc André Vingt-Trois à se montrer satisfait de ce gouvernement qui maltraite ceux qui protestent contre des pièces christianophobes, qui accueille les Femen qui souillent ses églises et qui rejette les pauvres, les amis du Christ ? « Il y a des choses qui ne se font pas », dit-il.

Parce que faire la chasse aux miséreux, c’est une chose qui se fait ? Lancer de la merde sur le visage du Christ, c’est une chose qui se fait ? Mimer un avortement devant l’autel d’une église avec un foie de veau, c’est une chose qui se fait ? En quoi l’insulte aux juifs serait-elle une chose qui ne se fait pas, et l’insulte aux pauvres, aux musulmans, aux chrétiens, seraient-elles des choses qui se font ? Pourquoi les juifs devraient-ils être soumis à un régime d’exception ? Pourquoi devraient-ils être considérés comme les seules victimes en ce monde ? En quoi sont-ils victimes, d’ailleurs ? Si l’on s’en réfère au passé, d’autres peuples n’ont-ils pas eu aussi à subir d’énormes injustices ou d’énormes souffrances ? Que dire des anciens colonisés, des anciens esclavagisés, des anciens déportés tziganes, homosexuels, communistes, des vingt-et-un millions de Russes morts pendant la Seconde Guerre mondiale ? Que dire des pauvres exploités par les riches ? Que dire des femmes maltraitées et exclues par les hommes depuis des millénaires ? Que dire des enfants victimes d’abus en tous genres ?

Que dire de l’immense bêtise qui règne. Que dire de ceux qui se laissent aveugler par les honneurs. Que dire des victimes de la Légion d’honneur et autres médailles même pas en chocolat qui ensucrent comme des araignées dans leur toile ceux qui devraient aller au combat pour les leurs, et pour tous les hommes.

Dieudonné, Femen, famille Dibrani…Indignité publique du pouvoir

Voyez les discours des politiques et des médias dominants. Que font-ils ? Ils désignent des gens à la vindicte. Quels gens ? Non pas de riches exploiteurs, non pas des corrompus mangeant sur le dos du peuple, non pas des intellectuels aux puissants réseaux entraînant le pays à semer la mort et le chaos en Lybie et ailleurs, faisant régner dans la presse et l’édition la pensée unique, la promotion et l’exclusion de telle ou telle voix, ou soutenant comme des macs des femmes réduites à l’état de femelles dans leurs actions de haine contre les chrétiens et contre les musulmans. Bien au contraire.

Hier, le jour même où la famille rom Dibrani se voyait définitivement exclue de notre pays, une Femen russe, la représentante de ces nihilistes trash tranquillement installées chez nous pour y souiller les églises, y répandre l’islamophobie et gazer au lacrymogène des bébés dans leur poussette, cette mercenaire ayant servi de modèle il y a quelques mois pour le dernier buste de Marianne, recevait son passeport français. Si la famille Dibrani, dans sa pauvreté, a démérité de rester en France, qu’a donc fait cette femme pour mériter tant d’honneurs et d’avantages de la part des pouvoirs publics ? La presse nous rappelle, complice, que la mère de famille rom ne parlait pas français, motif de l’impossibilité de l’intégrer. Mais ses enfants parlaient tous français et étaient en cours d’intégration. La Femen communique en France en anglais, elle ne sait pas le français, peu importe à ses commanditaires qui ne lui demandent que d’exhiber son corps, et peu importe aux pouvoirs publics, leurs complices idéologiques. Car elle et ses camarades sont une arme dans la guerre idéologique que mènent les socialistes depuis leur arrivée au pouvoir. De même que Dieudonné est malgré lui l’un de leurs instruments dans cette guerre. Une figure idéale à désigner à la vindicte populaire, comme les Roms ou les musulmans, cibles du ministre de l’Intérieur.

La chasse à l’homme est lancée, le pouvoir veut sa peau. Les ministres aujourd’hui s’en prennent personnellement à tel ou tel citoyen. Avant Dieudonné, il y eut Gérard Depardieu, un autre saltimbanque. Aucun antisémitisme à lui reprocher, mais tout saltimbanque qui ne se joint pas à la troupe des lécheurs de bottes du pouvoir est passible de poursuites, non seulement judiciaires mais aussi médiatiques, avec attaques personnelles et injures. Dieudonné, donc, poussé à la surenchère dans la haine depuis qu’il fut violemment ostracisé après un sketch visant les colons israéliens. Un saltimbanque noir et une famille de roms, voici donc les cibles des socialistes, organisant avec la complicité des médias dominants l’hystérie autour de ces figures sacrées ennemies du pouvoir et du peuple.

Demain c’en seront d’autres, d’ailleurs on pourra compter sur quelques bons éléments parmi le peuple pour entretenir la délation. N’est-ce pas ainsi que, le mois dernier, sur dénonciation de l’un de leurs camarades puis de l’une de leurs professeurs, deux adolescents qui s’étaient amusés à se photographier en train de faire le geste stupide de la quenelle, se sont retrouvés embarqués par la police pour une garde à vue de plusieurs heures ? Mais pourquoi se priver, alors qu’au plus haut sommet de l’État on donne l’exemple de la délation ? M. Valls et ses complices, politiques, médiatiques, intellectuels, achèvent la faillite morale totale des socialistes français. Pire, ils gangrènent profondément la cohésion sociale et inoculent dans le peuple leur propre indignité. Qu’ils ne croient pas, ces politiques, médiatiques et intellectuels, en sortir impunis.

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Cet article est également publié sur Agoravox, où il peut être commenté.

Nouvelles d’un pays dont l’État chie sur les jeunes, sur les pauvres, sur le peuple

Deux adolescents embarqués par la police en garde à vue pour s’être photographiés en train de faire la quenelle dans leur lycée. Deux adolescentes roms déportées par la police au Kosovo avec leur famille ne pourront pas revenir au collège en France. Mais la Femen russe qui a servi de modèle pour notre dernière Marianne pourra continuer à pisser ou mimer des avortements sanguinolents dans les églises françaises, elle vient d’obtenir son passeport français. Aussitôt elle a traité les Français de fascistes sur son compte twitter. En anglais, car elle ne parle pas français, contrairement aux enfants Dibrani.

Pont (ré-actualisé)

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Nous avons trouvé dans la rue deux lourdes planches d’1,47×0,35m. J’ai dit que je les peindrais bien, O et Jo les ont montées à l’appartement. J’avais l’idée de les peindre en diptyque, avec un jeu de couleurs se répondant de sorte qu’on puisse les mettre côte à côte dans n’importe quel sens, vertical ou horizontal. Bon, ce format n’est pas commode à peindre, surtout dans mon tout petit espace. J’ai commencé, en mettant la planche en équilibre sur mon chevalet de table posé sur la table basse, passant deux couches de fond à genoux. Maintenant je veux intégrer un chemin dans la couleur, un chemin chevauchant en lacets sur les deux planches. Et dans l’intervalle de quelques centimètres qui séparera les deux portions de ce même chemin, qui sera peint dans ces lourds panneaux, je désire mettre un petit pont tout léger, en ruban, un pont qu’on puisse accrocher et décrocher, un petit pont qui puisse être changé s’il est perdu ou endommagé, remplacé par un autre bout de ruban ou de papier ou de tout autre matériau léger, un pont comme le fil entre les montagnes à la fin de Souviens-toi de vivre, comme les ponts que sont, et sur lesquels savent marcher les Pèlerins d’Amour.

Je comprends le cardinal André Vingt-Trois, qui aurait aimé entendre des voix s’élever à la fois contre l’antisémitisme de Dieudonné et contre l’antichristianisme des Femen, qui se plaisent à souiller les églises. Cela procède d’un même nihilisme mais il faut bien admettre que les voix qui s’élèvent contre Dieudonné sont les mêmes qui soutiennent, tacitement, les Femen – à commencer par le ministre de l’Intérieur qui les laisse complaisamment agir. Beaucoup de gens veulent bien des ponts, mais des ponts à sens unique, des ponts qui les servent, eux, et c’est tout. Nous avons à être vigilants, jour après jour, pour être de vrais ponts.

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ajout : voir aussi cet article de Pierre-Alain Depauw sur la contradiction flagrante entre le traitement réservé par les pouvoirs publics aux spectacles offensant les chrétiens, et leurs velléités de censure des spectacles de Dieudonné. Avec en prime une photo de Bernard-Henri Lévy lisant avec joie un des ces numéros de Charlie Hebdo islamophobe. Marine Le Pen ne s’y prendrait pas mieux que Manuel Valls et ses soutiens pour diviser les Français.

… voir aussi cet article de Hanan Ben Rhouma, et notamment sa dernière partie, sur la même contradiction des pouvoirs publics interdisant les manifestations contre l’islamophobie de Charlie Hebdo. 

De l’impuissance à la censure

Voici la gauche passée du « il est interdit d’interdire » au « il est interdit de dire ». Voilà du moins une formule qui fédère plus largement. Manuel Valls, soutenu entre autres par Jean-François Copé, Bernard-Henri Lévy, François Hollande, Christiane Taubira, le cardinal Vingt-Trois, veut faire interdire les spectacles de Dieudonné, tandis qu’Anne Hidalgo voudrait faire fermer le théâtre de l’ex-comique. Je ne l’appelle plus comique mais sinistre car son antisémitisme et sa haine me révulsent. Que tout ce beau monde se soit mis en tête de lui interdire de parler et de vivre ne fait que lui donner raison aux yeux de tous les sans-parole qui trouvent dans son discours un triste exutoire à l’impuissance où ils sont réduits.

À quoi sert la justice ? N’est-elle pas là pour sanctionner les propos qui tombent sous le coup de la loi ? Il n’y a rien à ajouter. Interdire et donc empêcher de vivre ceux dont les paroles ne nous conviennent pas nous ramène à l’atmosphère de délation répandue dans la société au temps de l’Occupation. Les censeurs de Dieudonné sont aussi troubles que leur cible. Quelle sera leur prochaine victime ? À quand l’interdiction de tel ou tel écrivain ? En fait, c’est déjà fait – nul besoin pour cela d’ameuter le peuple, le petit milieu des privilégiés aux commandes procède en douce aux exclusions qu’il décrète. Et nul besoin pour être exclu d’être antisémite, il suffit de porter une parole qui les remet en question.

Pendant ce temps, des sites violemment anti-musulmans, dont l’un, terriblement puant, fédère beaucoup de monde, peuvent continuer à dormir sur leurs deux oreilles, ni Valls ni Copé ni leurs copains ne songent à attaquer ces gens. Il est certain qu’il est plus facile d’agiter de l’air autour d’un saltimbanque plutôt que de mettre en œuvre des politiques de relèvement dans les banlieues et dans tout le pays, devenu une banlieue de lui-même, cette France réduite à une poignée d’impuissants aux commandes, auxquels ne reste plus, contre le peuple, que les armes du spectacle et de la censure, de la censure spectaculaire.

Logique

Ceux qui sèment la trahison et la zizanie se conduisent en ordures, jetées dans une maison pour la contaminer.

Ceux qui s’emploient à circonscrire et paralyser un autrui pour tenter de prendre empire sur lui se conduisent en pourritures, avides de dévorer le vivant.

Ceux qui s’obstinent à se conduire en ordures et en pourritures pourrissent et perdent leur âme.

Dieu n’aime pas voir partir les âmes au rebut, c’est pourquoi il s’en soucie. Dieu ne veut pas laisser le mal pourrir l’âme de sa création, c’est pourquoi aussi il rejette ce qui l’abîmerait.