Mes traductions, par langues et par auteurs

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Des Présocratiques à Edgar Poe en passant par bien d’autres auteurs, la multiplication des traductions, c’est la libération. Du sens, de la lettre, de l’esprit. D’extraits de textes, parfois de textes entiers, parfois commentées, les miennes sont récapitulées sur cette page, actualisée au fur et à mesure des nouvelles traductions qui entrent ici. Bonnes lectures, bon regard neuf !

Du grec ancien :

Homère Attention : avant de lire mes traductions d’Homère ici présentes, traductions non définitives, voir ma note révélant l’énorme nouveauté de ma traduction de l’Odyssée

PrésocratiquesHéraclite ; Parménide ; Zénon d’Élée ; Thalès ; Anaximandre ; Démocrite

Pindare ; Platon ; Grégoire de Naziance ; Aristophane ; Épictète ; Sophocle ; Plutarque ; Ptolémée

– Bible, Nouveau Testament (extraits traduits beaucoup plus nombreux dans Voyage)

Du grec moderne : Titos Patrikios ; Iannis Ritsos

De l’hébreu bibliqueBible, Ancien Testament (extraits traduits beaucoup plus nombreux dans Voyage)

De l’arabe coranique : Coran

Du latin : Ovide ; Virgile

De l’ancien français : Jean Renart

De l’anglais : Shakespeare ; Edgar Poe (traduction intégrale du Corbeau et de La chute de la maison Usher); John Broderick ; Henley ; Blake ; Whitman ; Corso ; Thoreau ; Orwell (1984) ; Sylvia Plath ; Coleridge ; Gertrude Stein ; Kirsty Logan ; Alan Warner ; Keats ; Yeats ; Edgar Lee Masters ;
Lawrence Ferlinghetti ; Stephen Crane

De l’allemand : Kafka ; Rilke ; Goethe

De l’espagnol : Borges ; Garcia Lorca ; Juan Ramon Jimenez ; Rafael Mejia

De l’italien : Leopardi ; Pasolini ; Veracini ; Dante

Du portugais : Antonio Ramos Rosa

Du finnois : les premiers vers du Kalevala

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Je reçois à l’instant cette traduction de l’un de mes livres…

disponible aussi en français sur ce site, très facilement et instantanément lisible sur tablette ou même sur ordinateur. N’hésitez pas, les temps sont durs pour les auteurs de littérature et comme ils le sont souvent aussi pour les lecteurs, les prix sont ici tout petits (le livre papier coûte 9 euros en Italie, sur mon site en numérique 1,80).

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« La Montagne nue », par Reinhold Messner (passages et film)

9782911755941

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« Aidé de notes, de carnets de voyage, de citations de comptes rendus officiels, de lettres, je raconte ma Montagne du Destin. Par fragments, comme les pièces d’une mosaïque, notre traversée du Nanga Parbat émerge du rêve et du souvenir pour aboutir à cette image intemporelle.
Maintenant prêt à reconstruire mon propre moi comme somme de l’extérieur et de l’intérieur, comme réunion du corps et de l’esprit, je suis enfin capable d’écrire le récit des jours les plus difficiles de ma vie, qui furent une tranche de l’Histoire de la Montagne Nue. » (p.28)

« Vendredi 15 mai 1970. Le jour se lève, sans nuage, splendide. Pour la première fois, je vois le Nanga et le Changra Peak du côté sud. Une impression d’écrasement. Glaciers suspendus géants, précipices ravinés par les avalanches. Tout à gauche, le sommet du Nanga ! Qui peut dire ce que nous réserve l’avenir ? (…) Malheureusement le Nanga est dans un nuage qui ne se déchire que fugitivement. On entrevoit alors les flancs de rocs et de glaces de la plus haute paroi du monde. Traversée d’un énorme torrent glaciaire. » (pp 128-129)

« J’avais cru comprendre, avant le départ d’Europe, que Karl Herrligkoffer ne tenait pas à diriger les opérations en haute altitude. Mais voici ce plan, qu’on me demande d’approuver. (…) Günther lit. (…) Je constate, irrité : « Ce grand, là en bas, se comporte comme un général avant la bataille, non ? » – Comme le général est malade, son plan n’est pas viable ! » (pp 167-168)

« Nous sommes ensemble dans la petite brèche. Dans la pluralité des mondes. Nous savons maintenant que nous irons au sommet. Entre la raison et l’émotion, il n’y a plus de place pour le doute. En-dessous de nous, toute la paroi de Rupal. Le sommet, à cent mètres plus haut à peine. Notre sortie de la face sud, c’est pour moi l’instant le plus fort de toute l’expédition. Il n’y a plus d’angoisse, plus d’hier ni de demain. Tout paraît tellement irréel. Ce calme ! Et Günther, près de moi ! » (p. 242)

« Pour moi, seule importe encore la volonté d’aller plus loin. Je ne me permets aucune diversion. Je vois la cime ultime, devant moi, au bout de l’arête. Au-dessus, il n’y a plus que le ciel. Encore quelques minutes, je pense ; en fait, une bonne demi-heure. Mais ici il n’y a plus de notion de temps ni d’espace. Les lois que nous connaissons ne sont plus valables. Nous planons au-dessus des vallées. Au-delà de la terre et au-delà de nous-mêmes. » (p. 244)

« Au moment de partir, j’essaye d’enfiler mes gros gants norvégiens. Mais ils sont gelés dur. Je n’arrive pas à les mettre au-dessus des autres. J’en ai une paire en réserve, donc je laisse les deux gants devenus inutiles, des boules de feutre, de glace et de neige, sur les premiers rochers à l’ouest du sommet. Je les cale en glissant quelques pierres dessus. Rien de plus. Et pourtant c’est un signe de notre passage. Ce cairn au sommet du Nanga est comme un symbole. De quoi ? Nous ne le savons pas. Günther sourit à cette idée de cairn. L’orage aura tôt fait de l’emporter ! » (p. 248)

« Après une demi-heure de repos, l’Autre [lui-même, Reinhold Messner] marche d’un pas lourd sur le glacier mort. Rien que des pierres, des éboulis, aussi loin que le regard porte. Il avance, heure après heure, de cuvette en cuvette, s’appuyant sur les pierres les plus grosses, se laissant glisser, remontant à quatre pattes. Tombé cent fois, il se relève cent fois, reprend son paquetage et se relève plus loin.
Il fallait que je trouve des hommes au plus vite, mais je ne savais pas de quel côté du glacier ils seraient. Arriver à un village, mais en même temps ne pas manquer une éventuelle colonne de secours. Sans abri, sans manger, je ne tarderais pas à mourir. Je l’acceptais. Je ne ressentais ni peur, ni révolte. Mais je n’étais pas encore tout à fait résigné. » (p. 332)

« Nous le savons : prendre les responsabilités en commun, souffrir ensemble de la faim et du froid, c’est ce qui soude une équipe. Mais ne peuvent en faire partie ceux qui, comme Herrligkoffer, s’introduisent dans notre paradis pour s’emparer de ce qui n’appartient à personne.
En dépit du savoir-faire et des progrès techniques, personne jusqu’à ce jour n’a réussi à répéter notre itinéraire du versant de Rupal. Malgré une douzaine de tentatives, et de nouvelles tragédies.
Mais il est absurde de parler de « malédiction ». Si cette montagne est devenue celle du Destin, ce n’est pas parce qu’un démon l’habite. Non, c’est seulement parce qu’elle est sans commune mesure avec nous autres hommes. » (p. 416, fin).

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Témoignage magnifique du plus grand alpiniste du XXe siècle, reconstitué dans ce beau film :

http://youtu.be/zlILc1jI6wc

Niagara

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Décidément tout flue, tout passe, comme dit Héraclite. Assia Djebar est morte. Je ne l’avais pas lue, mais je suis allée un jour avec elle, et d’autres écrivains venus du monde entier, contempler les chutes du Niagara. Je me rappelle qu’elle avait parlé du poète Adonis, et qu’elle espérait qu’il aurait le prix Nobel. Je vais la visiter sur sa page. J’ai vu évoqué dans la presse la possibilité qu’elle soit remplacée à l’Académie française par Michel Houellebecq, comme le souhaitait il y a quelques jours Hélène Carrère d’Encausse (savait-elle qu’Assia Djebar était mourante ? il faut espérer que non, ce serait indécent). Que cela arrive ou non, cette seule idée de remplacer une intellectuelle algérienne de culture musulmane éclairée par l’auteur de Soumission est un assez triste signe de l’époque. Mais tout flue, et peu importent l’Académie et ses mortels, ce qui demeure c’est la vie.

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